STX France, spécialiste de la construction navale, a officialisé le jeudi 29 juin 2014 la construction d’une usine pour les énergies marines renouvelables à Saint-Nazaire en Loire-Atlantique. L’ancien « Alstom marine » veut ainsi construire deux bâtiments, pour un coût total de 20 millions d’euros.
Laurent Castaing, directeur général de la filiale française du groupe coréen, a rappelé que c’est « la première fois depuis dix ans que le chantier STX de Saint-Nazaire investit dans de nouveaux bâtiments. ». Les travaux devraient déboucher sur la mise en place de deux ateliers polyvalents qui fabriqueront les pièces nécessaires à la création d’énergies marines renouvelables (EMR). Les pièces fabriquées auront pour vocation de produire de l’énergie hydrolienne ou houlomotrice par exemple.
Plus précisément, la zone consacrée aux EMR devrait s’étaler sur 15 000 m2. Composé de 2 ateliers couverts et d’une plateforme de montage, le projet prendra la place d’une ancienne zone de stockage, à côté d’un des bassins. Cet espace sera donc bientôt utilisé pour construire des sous-stations électriques pour champs éoliens marins, des fondations d’hydroliennes, des sous-stations pour des éoliennes flottantes ou encore des houlomoteurs.
Les EMR sont au centre de la stratégie de diversification du constructeur naval. Elles devraient à terme représenter 20% du chiffre d’affaires de la filiale du Coréen. Le directeur général explique cependant que « pour l’heure, nous ciblons surtout le marché à l’exportation, car en France, on ne voit malheureusement pas de projets se dessiner. ». Une stratégie logique au regard des projets de champs éoliens de Guérande et de Vendée qui peinent à avancer à cause des freins administratifs. Malgré ces difficultés spécifiques à la France, la firme ne veut en aucun cas prendre du retard sur ses homologues étrangers, ce qui explique la construction de cette usine. Le directeur espère « décrocher des contrats d’ici la fin de l’année. »
Même si les rigidités administratives ont tendance à retarder l’apparition de projets susceptibles d’intéresser STX, le groupe a tout de même reçu des aides au financement venant de l’État français. Le groupe a reçu des aides financières de la Région, la Carene (la communauté d’agglomération de la région de St-Nazaire), la Sonadev (organisme en charge du développement économique et de l’aménagement du territoire de la région), la société d’économie mixte régionale, la BPI (Banque publique d’investissement), la Caisse des dépôts et consignations et de plusieurs banques.
Les travaux devraient normalement débuter en août et se terminer au printemps 2015. Cela étant, il est très probable que de nouveaux ateliers s’ajoutent à ceux-ci, qui, selon les spécialistes, ne seront pas suffisants pour atteindre l’objectif des 20% de chiffre d’affaires. L’objectif correspond à un fil rouge qui permet de mieux comprendre pourquoi le groupe investit « de manière forte en vue d’entrer dans le marché des énergies marines renouvelables », marché qui se veut « porteur d’avenir ». Pour preuve, les ateliers pourraient, à terme, employer 200 à 250 personnes sur le site de St-Nazaire. Le directeur n’a cependant pas encore chiffré les besoins de main d’oeuvre car la faible demande actuelle des pièces qui seront produites et le manque de contrats ne lui permettent pas de se projeter trop loin dans l’avenir.
Ainsi, cet investissement stratégique pourrait bien avoir de fortes retombées économiques pour la région, ce qui explique les facilités de financement dont a bénéficié STX. Reste à savoir si le retour sur investissement sera au rendez-vous, aussi bien pour le groupe que pour la région.
Crédits photo : Fundy (hélice d’hydrolienne)
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