Un groupement d’industriels spécialisés dans la géothermie a officialisé ce mercredi 25 juin la création d’un cluster destiné à développer à l’échelle nationale puis internationale, la technologie française en matière de géothermie à haute énergie. Baptisée GeoDep, cette initiative marque la volonté des acteurs de la filière de promouvoir une expertise et une offre de production d’énergie accompagnées de manière inédite, d’un nouveau système d’assurance garantissant le risque géologique.
Une douzaine d’entreprises françaises se sont regroupées au sein du cluster GeoDep sous l’impulsion de grands groupes tels que GDF Suez ou Alstom, afin de vendre et de mieux exporter la technologie française en matière de géothermie profonde et à haute température. Cette technologie en plein essor permet de produire de l’électricité ou de co-générer chaleur et électricité.
Conçue comme un outil de promotion industrielle, l’objectif de GeopDep est de proposer une « offre packagée », allant de l’exploration du sous-sol à l’exploitation de la centrale et couvrant à la fois la géothermie profonde et la géothermie volcanique. Car si la géothermie volcanique, c’est-à-dire l’exploitation des remontées de terrain sous la pression du magma est une technologie relativement maitrisée avec 12 GW de puissance installée dans le monde, la géothermie profonde ou EGS (Enhanced Geothermal system) reste beaucoup plus marginale et la France possède actuellement une véritable avance dans ce secteur. Comme le précise dans ce sens Jean-Jacques Graff, directeur général d’EDF électricité de Strasbourg, « la France a une avance académique en matière d’EGS, mais il faut la transformer en réalité industrielle. On a besoin d’une vitrine en France pour faire de l’export ».
Mais l’originalité de ce plan de promotion et de développement réside avant tout dans la mise en place en parallèle d’un fond public-privé de garantie contre les risques géologiques d’un montant de 100 millions d’euros. Cette garantie est destinée à couvrir les risques élevés liés au premières phases des projets de forages qui présentent un taux de plus de 60 % d’échec. Les activités de forage restent en effet assez aléatoires et cela même si la modélisation du sous-sol est favorable.
Ce fonds devrait être financé à hauteur de 50 millions par les pouvoirs publics, sous forme d’avances remboursables pour les deux tiers, puis par des investisseurs privés pour les 50 autres millions restants. En cas d’échec du forage, le fonds rembourse alors 60 % des investissements. Mais en cas de succès, il est prévu que l’investisseur paie, en plus de sa prime initiale, des royalties sur une période de quinze ans. Royalties qui permettront dans une deuxième phase de rembourser progressivement les fonds publics engagés.
De plus, ces 100 millions d’euros devraient permettre selon les prévisions de GeoDep, la réalisation de vingt centrales géothermiques en France et à l’export pour un montant de deux milliards d’euros de chiffres d’affaires et la création de 1000 emplois.
Le cluster GeoDep regroupe notamment les groupes Alstom, GDF Suez, Clemessy, Fonroche, Cryostar, le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) ou le Syndicat des Energies Renouvelables (SER).
Crédits photo : Alstom
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