Unique en France, la première filière de recherche en géothermie profonde a vu le jour le 4 avril dernier à l’Université de Strasbourg. Destinée à approfondir nos connaissances en la matière, dans l’optique d’une future exploitation industrielle, et de former des spécialistes, la création de cette chaire universitaire résulte d’une collaboration entre le CNRS, l’Université de Strasbourg et de la société ÉS.
Encore méconnue, la géothermie profonde consiste à produire de l’énergie renouvelable à partir de la chaleur de la terre captée jusqu’à 5000 mètres de profondeurs. Cette énergie est ensuite remontée à la surface puis utilisée pour actionner des turbines : la géothermie profonde est la seule forme de géothermie qui génère assez d’énergie pour produire de l’électricité.
La seule installation française qui permet aujourd’hui de produire de l’électricité à partir de la géothermie se situe en Guadeloupe, à Bouillante, où l’activité volcanique permet de trouver de très hautes températures à des profondeurs assez faibles.
Mais la géothermie profonde est l’objet de tous les espoirs dans le bassin rhénan, qui se trouve être la première filière géothermique française reconnue sur le plan européen et international. Les acteurs de ce projet ne s’y sont donc pas trompés : en raison d’une configuration géologique particulière, l’Alsace dispose d’un potentiel exceptionnel avec des réservoirs d’eau à près de 100 degrés dès 1000 m de profondeur. C’est d’ailleurs en Alsace, à Soultz-Sous-Forêts plus exactement, qu’eu lieu dans les années 1990, la première expérimentation en matière de géothermie du groupe ÉS. Cette expérimentation reste encore aujourd’hui une référence sur le plan international.
Financé pour l’essentiel par le fournisseur régional Electricité de Strasbourg (Groupe ÉS, rattaché au groupe EDF) à hauteur de 2,1 millions d’euros pour les huit premières années, ce projet a donc pour ambition de rendre profitable ce potentiel énergétique exceptionnel en développant des techniques d’extraction propres et durables et en formant sur le long terme des chercheurs et scientifiques spécialisés dans ce domaine.
Toutefois, si la géothermie profonde présente des perspectives plus que positives, son développement industriel implique la réalisation de prouesses techniques encore inédites et qui nécessitent des recherches et des connaissances approfondies. »C’est une filière qui n’est pas encore mature, et pour laquelle il faut faire preuve de prudence », nous rappelle Bernard Kempf directeur du développement de l’entreprise ES. Là est le défi que devra relever la nouvelle filière de recherche industrielle en géothermie profonde de l’Université de Strasbourg.
Crédits photo : Groupe ÉS Énergie
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