Présent à l’occasion du premier forum africain sur les réseaux électriques intelligents, le ministre ivoirien de l’énergie, Adama Toungara, a réaffirmé les ambitions de son pays en matière énergétique. Si l’objectif annoncé est clair, à savoir, atteindre pour la Côte-d’Ivoire et le plus rapidement possible, l’indépendance énergétique, M. Toungara a bien précisé que cette évolution ne pourra se faire sans une remise en cause du mix énergétique ivoirien actuel et un développement accru des énergies renouvelables.
Réunissant près de 200 experts du monde entier, le premier forum africain sur les réseaux électriques intelligents, ou « Smart Grids », s’est donc tenu la semaine dernière à Abidjan sous l’égide de la Compagnie ivoirienne de l’électricité. Ce forum a été l’occasion d’évoquer les nouveaux défis auxquels devront bientôt répondre l’ensemble des pays africains en matière de gestion des réseaux électriques. Augmentation de la consommation de l’électricité, développement des énergies renouvelables et réduction des émissions de CO2, autant de points devenus prioritaires pour la Côte-d’Ivoire.
[stextbox id= »info »]Une dépendance forte aux énergies fossiles[/stextbox]
Si la Côte-d’Ivoire s’appuie encore largement sur les énergies fossiles pour sa production d’électricité, les récentes déclarations du ministre du pétrole et de l’énergie, laissent en effet entrevoir une volonté d’évolution favorable aux énergies renouvelables dans le but de garantir pour l’avenir, un approvisionnement durable et stable en électricité.
A ce jour, les combustibles fossiles représentent en Côte-d’Ivoire une production d’électricité de 4,7 TWh par an, soit 75,5 % du mix électrique national. Le complément, généré par les énergies vertes, est constitué principalement de la filière hydraulique à 95,4 % et de la biomasse qui assure seulement 4,6 % de la part des énergies non polluantes. Mais si le potentiel de l’énergie hydraulique est conséquent, elle présente pour le moment des niveaux de production assez faibles (1,2 TWh en 2012).
Plus généralement, le potentiel renouvelable du pays, encore sous exploité, offre néanmoins de belles perspectives de développement alors même que le pays s’est engagé depuis 2011 dans un vaste programme d’augmentation de sa capacité de production. Ainsi, alors que les efforts consentis ont déjà permis d’augmenter la puissance installée de 1391 MW en 2011 à 1632 MW aujourd’hui, la Côte-d’Ivoire s’est donnée pour objectif d’atteindre une puissance de 1900 MW en 2015, puis 4000 MW à l’horizon 2020, lui permettant alors de sécuriser son approvisionnement en électricité.
[stextbox id= »info »]Développer les énergies renouvelables et optimiser les réseaux[/stextbox]
Comme l’a déclaré M. Toungara en marge de ce forum, « notre objectif est d’accroitre la part des énergies renouvelables dans le mix-énergétique à travers la mise en valeur de notre potentiel en biomasse, en petite hydroélectricité et en énergie solaire ».
Dans cette optique, plusieurs grands projets sont en cours de développement comme le barrage hydroélectrique de Soubré qui, avec une puissance installée de 275MW et une production annuelle de 1100 GWh, devrait permettre d’optimiser le potentiel hydroélectrique.
La Côte-d’Ivoire a également entrepris en 2013 une démarche visant à promouvoir les énergies renouvelables par la mise en place d’un projet de création de quatre entreprises pilotes, productrices d’énergies vertes, et particulièrement éoliennes et solaires, afin de pallier l’augmentation de l’utilisation des énergies fossiles.
Ajouté à cela, le nouveau Code de l’électricité promulgué en mars dernier, donne au secteur de l’électricité les instruments nécessaires à son redressement et à la dynamisation de son développement, et devrait permettre au secteur de retrouver un équilibre financier et de se doter d’infrastructures de production, de transport et de distribution indispensables à l’épanouissement du réseau.
Enfin, le ministre de l’énergie rappelle que l’exploitation des Smart Grids, ou réseaux électriques intelligents, permettra de surmonter les « obstacles au développement du secteur de l’énergie en Afrique et en Côte d’Ivoire en particulier ».
Crédits photo : Nilson Menezes
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