L’exploitation du gaz de schiste a fortement changé le paysage énergétique nord-américain ces dernières années. Abondant et bon marché, ce gaz naturel est devenu un sérieux concurrent des centrales nucléaires et menace aujourd’hui la part de l’atome dans le mix électrique des États-Unis. Un phénomène qui pourrait, selon un rapport publié mardi 6 mai par la Maison Blanche, saper les efforts de Barack Obama contre le réchauffement climatique.
Selon les experts du secteur, la part d’électricité issue des centrales nucléaires américaines serait actuellement menacée par l’exploitation du gaz de schiste. Un phénomène également amplifié, dans une moindre mesure toutefois, par les avantages fiscaux dont bénéficie le secteur éolien ainsi que les surcoûts liés aux nouvelles normes de sûreté post-Fukushima.
Selon un rapport de l’institut privé Center for Climate Change and Energy Solutions, l’affaiblissement de la compétitivité du secteur nucléaire américain face au gaz de schiste desservirait la politique de réduction d’émissions de gaz à effet de serre de Washington. En effet l’atome, qui représentait en 2013 une part de 19% du mix électrique des USA, n’est responsable d’aucune émission de CO2 contrairement au gaz de schiste.
Doug Vine, un des co-auteurs du rapport, estime que le nucléaire est une des sources énergétiques qui permettrait de réduire efficacement et sur le long terme les émissions de CO2 des États-Unis. Et ainsi d’enrayer les effets du réchauffement climatique. Il affirme donc que l’arrêt des réacteurs nucléaires américains au profit du gaz de schiste rend plus difficile l’atteinte des objectifs de la politique de M. Obama (réduire de 17% les émissions de CO2 d’ici 2020).
« Nous avons besoin d’accroître nos sources d’énergie renouvelable mais elles ne peuvent pas répondre à nos besoins en électricité fiable 24 heures sur 24, sept jours sur sept (…). Le nucléaire offre cette fiabilité et en plus sans émission », a déclaré la présidente du Center for Climate Change and Energy Solutions, Eileen Clausen.
Crédit photo : Bjoern Schwarz
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