Le plus grand parc éolien d’Afrique subsaharienne a été inauguré en octobre dernier en Éthiopie, à Ashegoda dans le nord du pays. D’une puissance installée de 120 MW, l’installation permet de fournir de l’électricité à près d’un million de foyers.
La mise en service de cette ferme éolienne s’inscrit dans la volonté du gouvernement éthiopien de fournir plus d’électricité à ses habitants et en privilégiant les énergies renouvelables.
[stextbox id= »info »]Ashegoda : le parc éolien « franco-éthiopien »[/stextbox]
Le parc éolien d’Ashegoda compte 84 turbines et s’étend sur 100 km2. Avec une production annuelle prévue de 400 GWh, il permettra d’éviter le rejet dans l’atmosphère de près 300.000 tonnes de CO2 chaque année.
L’installation des turbines sur le site s’est déroulée en deux temps. En 2011, 30 éoliennes d’une puissance de 1 MW ont été installées par le constructeur français Vergnet, 54 nouvelles unités d’une puissance de 1,67 MW ont quant à elle été ajoutées sur le site en 2013 par l’industriel Alstom, une autre société française. L’installation des dernières turbines de la ferme a dû être reportée suite à un soucis d’ordre aérien avec l’aéroport le plus proche. Elles ont d’ailleurs été érigées à un autre endroit que l’emplacement initialement prévu.
La compagnie nationale d’électricité éthiopienne EEPCo est l’exploitante du parc éolien dont l’investissement est d’environ 230 millions d’euros. Son financement est cependant entièrement français et provient du gouvernement par le biais de l’Agence française de développement (AFD) et de prêts, de banques privées (BNP Paribas, CIC et Société générale) et de la compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (COFACE).
[stextbox id= »info »]Des énergies renouvelables en plein développement dans le pays[/stextbox]
A l’heure actuelle, en Éthiopie, seulement la moitié de la population a accès à l’électricité. Depuis plusieurs années, le gouvernement est donc lancé dans un programme visant à développer ses capacités électriques, afin de fournir de l’énergie à ses habitants.
Le gouvernement éthiopien a décidé de privilégier les énergies renouvelables (solaire, géothermique et hydraulique notamment) pour développer le secteur énergétique tout en respectant l’environnement. Disposant de beaucoup de ressources naturelles renouvelables sur son sol, l’Ethiopie souhaite en faire un atout pour se développer.
De nombreux projets liés aux énergies renouvelables sont ainsi en cours de réalisation ou d’étude en Éthiopie. Alors que la ferme éolienne d’Ashegoda n’a que récemment été inaugurée, de nombreuses autres infrastructures doivent être mise en service prochainement dans le pays. Une firme chinoise installe notamment un autre parc éolien d’une capacité deux fois supérieure au site d’Ashegoda dans le sud du pays.
Au autre projet parmi les plus ambitieux du pays est le barrage de la Renaissance, situé sur le fleuve du Nil Bleu. D’une capacité installée de 6.000 MW, il permettra à l’Éthiopie d’être doté de la plus puissante centrale hydroélectrique d’Afrique. La mise en service pour 2017 de ses 16 turbines permettront une production annuelle estimée à plus de 15 TWh.
Actuellement, la capacité de production du pays est d’environ 2.200 MW, le gouvernement espère atteindre les 10.000 MW pour 2015 grâce à la mise en service prochainement de nouvelles installations.
En développant ses capacités électriques, l’Éthiopie espère exporter de l’énergie afin d’en tirer profit pour son développement. A terme, le pays, qui fait partie des plus pauvres du monde, souhaiterait intégrer d’ici 2025 la catégorie des pays à revenu intermédiaire, notamment grâce aux revenus générés par les importations d’électricité sur le continent africain. L’Éthiopie vend déjà de l’énergie à certains de ses voisins, le Soudan ou le Kenya entre autres.
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