Implantée dans la capitale allemande de l’énergie, la commune de Grevenbroich en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, la centrale thermique de Frimmersdorf est une des plus grandes centrales de lignite (un charbon composé de 65 à 75 % de carbone) du pays. Comptant 14 unités de production, pour une puissance de 2.413 MW, il s’agit également d’une des centrales électriques les plus polluantes d’Europe, selon une étude réalisée par le World Wildlife Fund (WWF) en 2005 et réactualisée en 2007.
Depuis l’annonce de l’arrêt progressif des centrales nucléaires allemandes, le gouvernement d’Angela Merkel s’est tourné vers les énergies renouvelables et le charbon. A l’origine de 44% de l’électricité produite en Allemagne, le charbon a été choisi pour assurer l’approvisionnement des foyers allemands et palier aux limites du renouvelable (intermittence, production insuffisante). Combustible fossile peu cher, le charbon est responsable d’importants rejets de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.
[stextbox id= »info »]Naissance de la centrale de Frimmersdorf[/stextbox]
La première unité de production de Grevenbroich, d’une puissance de 26 MW, a été érigée en 1926. 28 ans plus tard, en 1954, elle est démolie au profit d’installations plus modernes et plus grandes : deux unités de 100 MW sont implantées, donnant ainsi naissance à la centrale électrique de Frimmersdorf. Dès lors, et jusqu’à 1970, 16 chaudières seront construites afin de répondre à la demande en énergie en constante augmentation en Allemagne.
Aujourd’hui, le site de Frimmersdorf est composé de 14 unités pour une puissance totale de 2.413 MW, dont 277 sont mobilisés uniquement pour le fonctionnement de la station elle-même. Elle est exploitée par RWE, conglomérat allemand spécialisé dans le domaine de l’énergie.
Pendant près de 50 ans le site de Frimmersdorf a été au cœur des progrès technologiques effectués dans le secteur de la production d’énergie. C’est au sein de cette centrale, dans les années 80, qu’a été construite la première chaudière à tour, une configuration diminuant les risques d’érosion et d’encrassement. C’est également à Frimmersdorf qu’a été développé le système de désulfuration pour les centrales à lignite (un procédé chimique permettant de réduire les émissions de dioxyde de soufre).
[stextbox id= »info »]Des travaux pour réduire les émissions[/stextbox]
En 1988, sous l’impulsion de la nouvelle règlementation qui touche les grandes installations de combustion allemandes, toutes les unités de 150 et de 300 MW de Frimmersdorf sont modernisées. Le site adopte tout d’abord la technologie de désulfuration puis, en 1990, les brûleurs à charbon sont remplacés par des modèles plus performants et moins émetteurs d’oxydes d’azote.
Pendant cette même période, les deux premières chaudières sont mises hors service en raison de leur âge trop avancés.
Malgré tout, la centrale de Frimmersdorf est pointée du doigt en 2005, puis en 2007, lorsque la WWF publie son classement des centrales électriques les moins respectueuses de l’environnement : en émettant 1.250 grammes de CO2 pour chaque KWh produit, Frimmersdorf est par deux fois dans la tête du classement. Selon ce même classement, l’Allemagne héberge 6 des 10 sites les plus polluants de l’Union Européenne.
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