Dans un entretien accordé à La Croix, le président du directoire d’Areva Luc Oursel affirme que le récent accord sur la construction de deux EPR outre-Manche marque la relance de la filière nucléaire en Europe.
A la suite de Fukushima, la filière nucléaire semblait avoir plus reculé sur le continent européen (sortie de l’Allemagne du nucléaire) que sur le continent asiatique où s’est pourtant déroulée la catastrophe. En Asie, les projets sont nombreux (ces derniers jours une centrale a été mise en service en Inde et la Chine a vendu deux réacteurs au Pakistan) en raison de la forte croissance de la demande d’électricité.
Mais selon Luc Oursel, le président du directoire d’Areva, l’accord entre EDF et Londres sur la construction de deux réacteurs EPR en Angleterre est « le signe de la relance du nucléaire en Europe ».
Le choix de l’EPR (jusqu’à dix réacteurs pourraient être construits outre-Manche) par le Royaume-Uni est logique selon le patron d’Areva :
« Les Britanniques souhaitent construire un système électrique avec des prix compétitifs, cohérent avec leurs objectifs de réduction de CO2 et qui garantisse la sécurité d’approvisionnement. Pour cela, ils estiment avoir besoin du nucléaire ».
Le patron d’Areva souligne le fait que le cadre réglementaire britannique va permettre au projet d’Hinkley Point 3 d’aboutir alors que « le cadre en vigueur dans le reste de l’Union européenne ne permet plus d’investir à long terme dans quelque énergies, sauf les renouvelables subventionnées ».
Selon Luc Oursel, le réacteur de troisième génération intéresse de nombreux autres pays, sur et en dehors du Vieux Continent : la Finlande qui en construit déjà un, la République Tchèque, la Pologne (qui veut réduire sa dépendance aux énergies fossiles), la Chine (qui en construit également déjà un, à Taishan), le Brésil, l’Inde, l’Arabie Saoudite…
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