La « centrale électrique à accumulation » ou STEP sous-marine

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99% des capacités de stockage énergétique dans le monde utilisent la technologie des STEP, des stations de transfert d’énergie par pompage, ...

Middelgrunden_wind_farm_2009-07-01@ Kim Hansen99% des capacités de stockage énergétique dans le monde utilisent la technologie des STEP, des stations de transfert d’énergie par pompage, du fait que les autres moyens (accumulateurs géants, stockage à air comprimé…) ne s’avèrent pas assez efficaces ou rentables. Cependant le développement des STEP est géographiquement limité. En effet, outre l’impact paysager et environnemental, cette technologie impose d’avoir un dénivelé important, que n’offre pas n’importe quel lieu. L’innovation d’une start-up norvégienne, SubHydro AS en collaboration avec le SINTEF, le plus grand centre de recherche scientifique de toute la Scandinavie, consiste à étendre l’application des STEP, en exploitant la pression du fond de la mer pour stocker l’énergie. Rainer Schramm, inventeur et fondateur de la société Subhydro, a baptisé cette nouvelle technologie « centrale électrique à accumulation ». Le projet pourrait se concrétiser si la société norvégienne réunit les fonds suffisants pour construire une centrale pilote. 

 

[stextbox id= »info »]Le fonctionnement de la « STEP » sous-marine[/stextbox]

SubHydro AS propose de construire, entre 400 et 800 mètres de profondeurs, des réservoirs en contact avec l’air atmosphérique via un tube de ventilation. Ces derniers seraient associés à une turbine.

subhydro

Dans un premier temps, l’eau poussée par la force hydrostatique des fonds sous marins, s’engouffrerait dans ces sphères, ce qui entraînerait une turbine, qui produirait de l’électricité. Dans un second temps, en surface, l’énergie produite par des éoliennes offshores par exemple, alimenterait une pompe qui viderait l’eau de ces sphères, la remplaçant par de l’air. Ces deux mécanismes se succéderaient selon les besoins.

Il s’agit de se servir de l’électricité produite en surplus sur le réseau (par exemple la production nocturne des éoliennes alors que la demande électrique est faible) pour vider les réservoirs d’eau. On les remplirait par la suite lorsque la demande énergétique est forte pour fournir de l’électricité (en journée, par exemple lors des pointes de consommation). Chaque système Subhydro permettrait ainsi le stockage de près de 300MW qui pourrait être utilisés selon la demande.

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[stextbox id= »info »]Les avantages de la « centrale électrique à accumulation » [/stextbox]

L’électricité produite en excès, lorsque les besoins énergétiques sur le réseau sont faibles, est dissipée en chaleur. Cette innovation éviterait ce gaspillage et servirait ainsi à produire de l’électricité lorsque sa valeur est plus élevée.

Aussi, la profondeur idéale pour installer ces réservoirs se situerait entre 400 et 800 mètres. De nombreux pays, dont notamment la France pourrait ainsi jouir de cette innovation sans dénaturer leurs littoraux et occuper un espace aménageable.

Enfin, il apparaît que le rapport entre l’électricité consommée et l’électricité produite du système Subhydro est d’environ 80% soit approximativement le même que celui des STEP (82%). Cette innovation aurait donc un potentiel de stockage énergétique non négligeable.

[stextbox id= »info »]Un objectif : une technologie rentable ! [/stextbox]

Il reste cependant à rendre cette nouvelle technologie rentable. Pour un bon rendement énergétique, il est nécessaire de construire la centrale à accumulation en profondeur pour tirer parti de la pression hydrostatique : plus les réservoirs seront installés en profondeur, plus l’énergie qui pourra être stockée sera importante.

Mais la fabrication et la pose de réservoirs à des centaines de mètres de profondeur coûtent chers. C’est pourquoi Subhydro planche actuellement sur un meilleur compromis entre solidité et prix, en cherchant notamment à créer un nouveau type de béton, moins onéreux tout en étant capable de supporter la pression sous-marine.

 

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2 réponses à “La « centrale électrique à accumulation » ou STEP sous-marine”

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    David

    Article intéressant. Vivement des investissements conséquents et suffisants de la part des pays de l’UE pour une réelle transition énergétique à court et long terme

  2. Avatar
    Gaspar

    Les STEP marines dont on a déjà parlé, plus classiques, sont sans doute plus faciles à réaliser et plus économiques.

    Un projet existe en Belgique, qui pourrait voir le jour dans les prochaines années.

    Si cela peut se révéler intéressant pour l’éolien en mer, une autre solution existe pour le photovoltaïque au niveau local.

    http://energeia.voila.net/solaire/pv_autoconso_stockage_france.htm

    L’autoconsommation pour commencer, associée au stockage quotidien ensuite, c’est un moyen de limiter les transits sur le réseau et de réduire la consommation aux heures de pointes du soir dans le cas du stockage.

    C’est déjà le début en Allemagne, cela va se généraliser peu à peu avec les coûts en baisse du solaire et du stockage.

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2 réflexions au sujet de “La « centrale électrique à accumulation » ou STEP sous-marine”

  1. Article intéressant. Vivement des investissements conséquents et suffisants de la part des pays de l’UE pour une réelle transition énergétique à court et long terme

    Répondre
  2. Les STEP marines dont on a déjà parlé, plus classiques, sont sans doute plus faciles à réaliser et plus économiques.

    Un projet existe en Belgique, qui pourrait voir le jour dans les prochaines années.

    Si cela peut se révéler intéressant pour l’éolien en mer, une autre solution existe pour le photovoltaïque au niveau local.

    http://energeia.voila.net/solaire/pv_autoconso_stockage_france.htm

    L’autoconsommation pour commencer, associée au stockage quotidien ensuite, c’est un moyen de limiter les transits sur le réseau et de réduire la consommation aux heures de pointes du soir dans le cas du stockage.

    C’est déjà le début en Allemagne, cela va se généraliser peu à peu avec les coûts en baisse du solaire et du stockage.

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