361 kWh et 322 kWh. C’est la moyenne annuelle d’énergie qu’utilisent respectivement un smartphone utilisé au maximum de ses capacités et un réfrigérateur classique. C’est un physicien américain, Mark Mills, également PDG du cabinet de conseil en énergie Digital Power Group, qui est arrivé à la conclusion selon laquelle un « téléphone intelligent » est plus énergivore qu’un frigo.
[stextbox id= »info »]L’économie digitale, un secteur très énergivore[/stextbox]
Dans son rapport publié la semaine dernière, Mark Mills estime que les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), qui incluent notamment les smartphones et tablettes numériques, consomment autour de 10% de la production mondiale d’électricité, soit environ 1.500 TWh par an. C’est l’équivalent, selon le magazine Time, de l’ensemble du courant produit conjointement par l’Allemagne et le Japon ; c’est également le même niveau d’électricité utilisé dans le monde en 1985.
Le chercheur souligne qu’un smartphone utilisé au maximum de ses capacités s’avère être très énergivore, entre la recharge de la batterie, le téléchargement et l’échange de données via les applications, en passant par la connexion en mode WiFi ou 3G. Time indique qu’il sera difficile de réduire la consommation énergétique des smartphones, tant leur usage se fait de manière continue et grâce aux technologies sans fil. Nous utiliserions d’ores et déjà « 50% d’énergie de plus pour faire circuler des octets que pour déplacer tous les avions du monde »…
Certains contestent les données sur lesquelles s’appuie Mark Mills dans son rapport. Les exemples qui y sont mentionnés font état d’une consommation plutôt élevée d’énergie. Or, l’énergie utilisée par un smartphone dépend en grande partie de la consommation de données sans fil. D’après le Centre de l’efficacité énergétique des communications de Melbourne, un giga-octet de données mobiles représenterait 2 kWh de consommation énergétique, et non pas 19 kWh comme l’estime Mills. Ainsi, un smartphone ne consommerait que 36 kWh par an, soit bien moins qu’un réfrigérateur classique (322 kWh).
[stextbox id= »info »]La responsabilité écologique des fabricants de smartphones[/stextbox]
Pour faire face au caractère énergivore du secteur des NTIC, les fabricants s’efforcent de prendre des initiatives en matière d’efficacité et de sobriété énergétiques. Car, comme l’indique le titre du rapport de Mark Mills, « Internet commence avec le charbon » (The Cloud Begins With Coal) : la principale source d’énergie alimentant l’industrie florissante des NTIC, le charbon, est fortement émettrice de CO2. A eux seuls, les centres de traitement de données des fabricants de smartphones, ou data centers, représentent 1,5% de la consommation énergétique mondiale et 2% des émissions de CO2 (autant que le trafic aérien global).
Time rappelle aux fabricants qu’ils ont une responsabilité écologique et qu’ainsi « le charbon ne peut demeurer la seule source d’électricité qui alimente le secteur des NTIC ».
Apple, par exemple, a recours depuis l’an dernier à des sources d’énergie renouvelables (photovoltaïque surtout) pour alimenter ses data centers, qui utilisaient jadis du charbon.
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