Co-organisatrice (avec le France et l’ONU) du Sommet de Paris pour le climat mardi 12 décembre dernier, la Banque mondiale a profité de cette occasion pour renforcer de manière significative son engagement dans la lutte contre le changement climatique. L’institution financière internationale a annoncé son intention de ne plus financer l’exploration et l’exploitation de pétrole et de gaz après 2019 devenant ainsi la première banque multilatérale à prendre un tel engagement.
Si de plus en plus d’acteurs financiers nationaux et internationaux ont exprimé ces derniers mois leurs ambitions de se désengager des activités de production ou d’exploitation du charbon, énergie à ce jour la plus polluante, beaucoup restent encore investis dans les hydrocarbures. Une contradiction qui ne peut plus durer pour la Banque mondiale qui vient d’annoncer cette semaine lors du Sommet de Paris consacré au financement du combat climatique, qu’elle refuserait après 2019 tout investissement en direction des filières pétrole et gaz.
L’institution multilatérale souhaite ainsi « aligner sur les objectifs de l’Accord de Paris » les financements qu’elle accorde aux Etats, a-t-elle expliqué dans un communiqué, précisant toutefois que des « circonstances exceptionnelles » pourraient être prises en compte. Un projet d’exploitation gazier « dans les pays les plus pauvres où il y a un bénéfice clair en terme d’accès à l’énergie » par exemple, pourra toujours être soutenu par la Banque tant qu’il ne remet pas en cause les engagements du pays en faveur du climat.
Pour rappel, les financements de la Banque mondiale dans l’industrie pétrolière et gazière n’ont représenté pour la seule année 2016 « que » 1,6 milliard de dollars, soit seulement 5% des financements accordés annuellement (2% pour les seules activités d’exploration et de production). Le groupe affirme d’autres part être en bonne voie pour atteindre la cible de 28 % de ses prêts consacrés à l’action climatique d’ici à 2020 ainsi que les objectifs de son Plan d’action sur le changement climatique, élaboré dans le sillage de l’Accord de Paris.
Crédits photo : Banque Mondiale (Twitter)