Si nos besoins en hydrocarbures ne devraient pas commencer à diminuer avant plusieurs décennies, compte tenu notamment de leur domination dans le secteur des transports, la filière connaît malgré tout un ralentissement significatif du fait des faibles prix du pétrole et de la percée croissante des énergies renouvelables. Selon le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur les investissements consentis en 2016 dans le secteur de l’énergie, publié mardi 11 juillet 2017, les investissements mondiaux dans l’électricité auraient même dépassé pour la première fois ceux consacrés au charbon, au gaz et au pétrole.
Les tendances historiques auront donc fini par s’inverser. Les investissements mondiaux dans le secteur des hydrocarbures et des énergies fossiles ont connu en 2016 des baisses importantes et se retrouvent aujourd’hui, de manière inédite, inférieurs aux investissements dans le secteur de l’électricité. Les investissements dans le pétrole et le gaz ont chuté de 25% entre 2015 et 2016, mais de 38% depuis 2014, et si l’on peut déjà anticiper un léger rebond en 2017, la situation ne devrait pas évoluer outre mesure. Idem pour le charbon, qui a perdu 20 GW de nouvelle capacité installée entre 2015 et 2016, et qui a vu ses investissements chuter d’un quart en Chine, premier marché mondial.
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Dans le secteur de l’électricité, la stagnation des investissements dans les énergies renouvelables, qui ont tout de même attiré 297 milliards de dollars d’investissements l’année dernière, n’a finalement pas eu d’effets, la filière bénéficiant d’investissements croissants dans d’autres secteurs clés de la transition énergétique comme les réseaux (qui se modernisent et se numérisent de plus en plus), le stockage et l’efficacité énergétique.
Attention toutefois, la production des renouvelables n’est toujours pas suffisante pour compenser le ralentissement des décisions d’investissement observées dans le nucléaire et l’hydroélectricité, et si les énergies vertes n’accélèrent pas encore un peu plus leur déploiement, cela pourrait nuire à la stabilisation des émissions de CO2, observée pour la troisième année consécutive, prévient l’AIE.
Crédits photo : AIE
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