Soucieuse, comme chaque territoire insulaire, de développer les énergies renouvelables et de mieux maîtriser l’évolution de sa demande en électricité, la Corse accuse pourtant un léger retard dans le déploiement des chauffe-eaux solaires et souhaiterait y remédier via la mise en place d’une nouvelle politique incitative en la matière. La Collectivité Territoriale de Corse (CTC) a présenté pour cela lundi 20 février un nouveau plan de relance d’installation des chauffe-eaux solaires en partenariat avec l’Agence de l’Aménagement durable, d’Urbanisme et d’Energie de la Corse (AUE), le groupe EDF et l’ADEME. Objectifs : augmenter le taux d’équipement des corses et structurer une filière encore balbutiante.
Le chauffe-eau solaire peut être superposé ou directement intégré à la toiture existante. L’énergie récupérée via les panneaux solaires est absorbée par un fluide dit “fluide caloporteur” qui circule dans des canalisations jusqu’au ballon d’eau chaude où il restitue la chaleur. Le ballon peut ainsi stocker l’eau chaude produite après les heures d’ensoleillement, ou bien alimenter le chauffage central de votre domicile dans une configuration plus large.
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Ce dispositif permet de produire 50 à 80% de la consommation d’eau chaude d’une famille de 3 à 4 personnes et est remplacé, les jours de faible ensoleillement, par une résistance électrique placée dans le ballon afin de disposer d’eau chaude en continu. En comparaison à une chaudière utilisant des hydrocarbures, 1 m² de capteur solaire permet d’économiser jusqu’à 300 kg par an de rejets de CO2, et cela d’autant plus dans des régions à fort ensoleillement comme la Corse où ces installations solaires thermiques présentent des avantages certains en matière d’économies d’électricité. On estime l’économie réalisée sur la facture d’électricité à plus de 150 euros par an.
Pourtant, malgré ces perspectives d’économies attrayantes, le taux d’équipement en chauffe-eaux solaires sur l’île de beauté reste faible, la faute à des coûts d’achat et d’installation encore trop élevés pour une large partie des corses. Un constat qui a incité la CTC, le groupe EDF et l’Ademe à s’associer dans le cadre d’un nouveau programme de subventions à destination des particuliers.
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— France 3 Corse (@FTViaStella) 21 février 2017
Ainsi, les usagers intéressés pourront bientôt bénéficier d’une aide financière régionale allant jusqu’à 1500 euros pour la pose d’un chauffe-eau solaire d’une valeur moyenne comprise entre 5000 et 6000 euros, et d’un crédit d’impôts transition énergétique (CITE) équivalent à 30% de la valeur de l’équipement choisi.
En parallèle de ces incitations financières, l’objectif de la collectivité et du groupe énergétique français est également de favoriser le développement de la filière solaire thermique en Corse et de garantir ainsi un meilleur service aux consommateurs. Les différents partenaires du programme ont signé pour cela la “Charte Régionale des bonnes pratiques des professionnels du solaire thermique et photovoltaïque” qui s’imposera désormais à tout professionnel souhaitant œuvrer dans le solaire thermique en Corse. Rappelons ici que la filière avait été fortement dévalorisée à la suite de plusieurs escroqueries opérées en 2012.
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Le CTC continuera enfin de dynamiser la filière dans le cadre d’un nouvel appel à projets visant une cinquantaine de projets en 2017, et autorisant l’installation de 1200 m² de capteurs puissance thermique cumulée de 0,5 MW. Cet appel à projets qui fait suite à un premier appel du même genre en 2016 (23 projets avaient été sélectionnés pour une surface totale de 848 m²) a pour objectif d’augmenter la part de production d’eau chaude sanitaire solaire dans les bâtiments collectifs ou professionnels. “Au-delà des particuliers, nous visons la filière touristique et les établissements de santé” précise Fabienne Giovannini, présidente de l’agence d’aménagement durable, de planification et d’urbanisme de la Corse (AAUC).
Crédits photo : AUE