Éoliennes et radars ne font pas bon ménage : en effet, le mouvement des premières perturbe le bon fonctionnement des seconds en renvoyant des signaux faussés. C’est pourquoi 35 éoliennes dites « à pales furtives » vont être installées à côté de Perpignan… et d’un radar Météo France. Cette technologie consiste à recouvrir les pales d’un matériau qui absorbe les ondes du radar et évite de renvoyer un écho faussé. Une première mondiale pour cette technologie danoise qui devrait permettre d’alimenter la moitié du bassin de vie perpignanais en électricité renouvelable.
C’est sur les communes de Calce, Baixas, Pézilla-la-Rivière et Villeneuve-la-Rivière, près de Perpignan, qu’un ensemble éolien unique au monde est en train d’être installé par EDF Energies Nouvelles dans l’Eco-parc catalan. La première éolienne de ce parc a été installée le 17 mars dernier ; au total, 35 machines seront mises en service d’ici à l’automne.
Pourquoi ces éoliennes sont-elles une première mondiale ? Car elles sont équipées de pales furtives, une technologie développées par l’entreprise danoise Vestas permettant de ne pas créer d’interférences entre les éoliennes et les radars.
Par conséquent, ces 35 machines pourront produire de l’électricité alors qu’elles sont situées à proximité de radars de Météo France d’Opoul. Intéressant lorsque l’on sait que la perturbation des radars (de Météo France et de l’armée) est une cause fréquente du refus d’implantation d’éoliennes, alors même que ces deux technologies doivent être installées dans des zones bien dégagées.
Pour devenir furtives, les pales des éoliennes sont recouvertes de couches de tissus de verre encrés d’une teinture spéciale, qui emprisonnent les ondes des radars et évitent que soient renvoyés des échos perturbants.
Les tests de fonctionnement électrique auront lieu au mois de mai, les tests de furtivité des pales au mois de septembre. Le coût total du projet s’élève à 130 millions d’euros, pour une capacité de production de 96 MW, soit une puissance suffisante pour la consommation électrique de 130 000 personnes.
Crédit photo : Vestas Wind Systems