D’après les données de l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE), 3,2 millions de ménages étaient en situation de précarité énergétique en 2022. Cette situation est définie par des dépenses énergétiques représentant plus de 8% des revenus d’un ménage appartenant aux 30% les plus modestes. Bien que ce chiffre soit en légère baisse par rapport à 2021, cette diminution est principalement due à des conditions météorologiques favorables et à une augmentation des revenus des ménages les plus modestes.
Un autre indicateur préoccupant est le nombre de ménages souffrant de la chaleur excessive en été. En 2023, 55% des foyers ont déclaré avoir souffert de la chaleur pendant au moins 24 heures, une situation exacerbée par la canicule et une mauvaise isolation des logements. Par ailleurs, 26% des ménages ont souffert du froid en hiver, souvent en raison de restrictions volontaires de chauffage pour des raisons financières.
Pour lutter contre cette précarité, diverses mesures ont été mises en place. Le chèque énergie, lancé en 2018 pour remplacer les tarifs sociaux, est une aide cruciale pour les foyers modestes. En 2023, plus de 5,6 millions de ménages ont bénéficié de ce dispositif, avec un montant pouvant atteindre 277 € par an. Ce chèque permet de régler les factures d’énergie ou de financer des travaux de rénovation énergétique.
En outre, le gouvernement a instauré un bouclier tarifaire pour limiter l’impact de la hausse des prix de l’énergie. Cette mesure a permis de réduire considérablement le taux de précarité énergétique, qui aurait autrement grimpé de 10,8% à 13,8%. Malgré ces initiatives, la précarité énergétique demeure un défi de taille. L’augmentation continue des prix de l’énergie et les conditions climatiques extrêmes accroissent la vulnérabilité des ménages.
Les interventions pour impayés ont également augmenté, avec plus d’un million en 2023, soit une hausse de 49% par rapport à la période pré-COVID en 2019. Pour résoudre ce problème à long terme, il est crucial d’améliorer l’efficacité énergétique des logements, d’améliorer l’isolation et d’installer des systèmes de chauffage plus performants. L’ONPE insiste sur la nécessité d’une approche globale combinant aides financières et initiatives de rénovation.