Depuis des décennies, un géant énergétique européen entretenait une relation étroite avec Gazprom, alimentant une dépendance économique plus que cruciale. Mais tout cela appartient désormais au passé, voici pourquoi.
L’Europe ne cesse de redessiner son paysage énergétique depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En Autriche, un acteur clé prend une décision radicale.
OMV et Gazprom : une rupture contractuelle historique
OMV, premier importateur gazier autrichien, a annoncé la résiliation immédiate de son contrat de longue durée avec Gazprom. Ce contrat, initialement signé en 1968 avec à l’époque l’Union soviétique et renouvelé jusqu’en 2040, s’effondre sur fond de violations des obligations contractuelles. L’interruption des livraisons depuis novembre 2024, combinée à des contentieux financiers, a poussé OMV à couper définitivement les ponts.
L’Autriche importait encore 90 % de son gaz de Russie cet été. À présent, OMV pivote vers d’autres sources d’approvisionnement. La Norvège, des acteurs tiers et surtout le gaz naturel liquéfié (GNL) remplacent progressivement le gaz russe. Selon Alfred Stern, PDG d’OMV, ces efforts garantissent « la sécurité d’approvisionnement pour les clients ».
Un marché gazier sous pression
La fin du contrat entre OMV et Gazprom a secoué les marchés européens. En novembre 2024, les prix du gaz sur le marché TTF ont grimpé de 23 %, atteignant 47,81 €/MWh. Bien que Gazprom continue de livrer à travers l’Ukraine, la fin de l’accord de transit en 2024 laisse planer des doutes sur la stabilité des approvisionnements futurs.
Le chancelier autrichien Karl Nehammer n’a pas mâché ses mots : « L’Autriche ne se pliera pas au chantage de la Russie. » Alors que l’Union européenne vise l’indépendance énergétique totale vis-à-vis de Moscou d’ici à 2027, l’Autriche affiche une position claire. Cependant, cette décision est un coup dur pour Gazprom, qui voit s’effriter ses derniers partenariats de long terme en Europe.