Le secteur résidentiel et tertiaire représente une part conséquente de la consommation énergétique en France, notamment en matière de chauffage. Face à l’urgence climatique et aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la réglementation thermique évolue. À partir du 1er janvier 2027, tous les bâtiments devront être équipés d’un dispositif de régulation de la température.
Thermostats connectés : une mesure pour la transition énergétique
Promulgué par le décret n°2023-444 le 7 juin 2023, cette obligation de thermostat dans les bâtiments s’inscrit dans un plan plus global de sobriété énergétique. En France, le chauffage représente environ 66 % de la consommation énergétique des ménages et jusqu’à 40 % dans les bâtiments tertiaires. L’objectif de cette loi est de fournir aux occupants un contrôle plus précis de la température par pièce, contribuant ainsi à éviter la surconsommation et à optimiser l’efficacité énergétique.
Les équipements concernés par cette loi incluent :
- Les thermostats programmables : permettant de gérer des plages horaires pour chauffer uniquement lorsque nécessaire ;
- Les thermostats connectés : qui offrent un pilotage à distance via une application mobile, tablette ou ordinateur ;
- Les thermostats intelligents : capables d’ajuster la température en fonction des habitudes de l’utilisateur et des conditions ambiantes.
À noter que les poêles à bois et autres systèmes de chauffage non automatisés sont exemptés de cette réglementation, à moins que des solutions de régulation compatibles soient disponibles et techniquement réalisables.
Des bâtiments résidentiels et tertiaires aux copropriétés : qui est concerné ?
La nouvelle réglementation vise tous les types de bâtiments en France : logements individuels, immeubles en copropriété, bâtiments tertiaires, qu’ils soient neufs ou anciens. Pour les installations de chaudières centrales, la loi impose un contrôle automatique des systèmes de régulation lors de l’entretien annuel, réalisé par un professionnel agréé. Ce contrôle est destiné à vérifier le bon fonctionnement des thermostats et à garantir leur conformité aux normes énergétiques actuelles.
Les radiateurs électriques, quant à eux, devront être équipés d’un thermostat pour chaque pièce afin de réguler la température en fonction des besoins spécifiques. Cette segmentation permet non seulement de mieux gérer la chaleur dans les différentes zones d’un bâtiment, mais aussi de réduire les coûts énergétiques.
Aides financières et dispositifs pour encourager l’installation de thermostats connectés
Conscient des coûts associés à cette mise en conformité, le gouvernement a mis en place un dispositif d’aide appelé « Coup de pouce Pilotage connecté du chauffage ». Cette aide s’adresse aux foyers éligibles, sans condition de revenu, pour les inciter à installer des thermostats connectés ou programmables sur leurs systèmes de chauffage individuels.
Le montant de l’aide est calculé en fonction de la surface chauffée, comme illustré dans le tableau ci-dessous :
Surface chauffée (m²) | Montant de l’aide (euros) |
---|---|
Moins de 35 m² | 260 euros |
Entre 35 et 60 m² | 312 euros |
Entre 60 et 70 m² | 364 euros |
Entre 70 et 90 m² | 416 euros |
Entre 90 et 110 m² | 520 euros |
Entre 110 et 130 m² | 572 euros |
Plus de 130 m² | 624 euros |
Pour bénéficier de cette subvention, certaines conditions doivent être remplies. Par exemple, le logement doit avoir plus de deux ans, et le chauffage collectif n’est pas pris en compte. De plus, l’installation doit être effectuée par un professionnel agréé afin de garantir le respect des critères techniques du dispositif « Coup de pouce ».
Impacts et bénéfices des thermostats connectés : au-delà de l’obligation légale
Outre le respect de la loi, l’installation de thermostats connectés présente des avantages financiers et environnementaux non négligeables. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) indique qu’une meilleure régulation de la température peut réduire les factures de chauffage de 10 % à 15 % par an. Pour un foyer moyen, cela se traduit par une économie d’environ 150 à 200 euros par an.
Les thermostats connectés permettent également une personnalisation de la gestion thermique du domicile :
- Réduction de la température en cas d’absence : les utilisateurs peuvent programmer une baisse de la température pendant les périodes de travail ou de vacances.
- Optimisation de la consommation en fonction des conditions météorologiques : certains thermostats intelligents ajustent automatiquement la température selon la météo.
- Contrôle à distance : les thermostats connectés offrent un pilotage depuis un smartphone, permettant de chauffer uniquement lorsque c’est nécessaire, même à distance.
Ces fonctionnalités répondent à une demande croissante de confort tout en permettant une maîtrise accrue des dépenses énergétiques.
Conseils pratiques pour une utilisation efficace
Pour maximiser les économies d’énergie, il est essentiel de bien paramétrer son thermostat. Voici quelques recommandations pratiques :
- Adaptez la température de chaque pièce en fonction de son utilisation : les chambres peuvent être chauffées à 17°C, tandis que les pièces de vie comme le salon peuvent être maintenues à 19-20°C.
- Maintenez un écart de température modéré entre les moments de présence et d’absence, un écart de 2-3°C suffit pour une économie efficace sans altérer le confort.
- Profitez des fonctionnalités avancées des thermostats intelligents, comme l’apprentissage des habitudes de l’utilisateur pour une régulation optimale sans intervention manuelle.
L’installation de thermostats connectés ou programmables ne représente pas seulement une obligation légale, mais bien un levier vers une gestion plus sobre de l’énergie, au bénéfice de la planète et du porte-monnaie des consommateurs.