Dans une interview accordée à nos confrères de la Tribune du Dimanche, le 19 novembre 2023, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, et Thomas Cazenave, ministre des Comptes publics, ont annoncé une grande initiative du gouvernement : s’attaquer au patrimoine immobilier de l’État. Les deux ministres prévoient de réaliser plusieurs milliards d’économies en optimisant notamment les espaces.
Réduire de 25 % les surfaces occupées par l’administration
Le gouvernement s’apprête à transformer radicalement son approche de la gestion immobilière de l’État. Bruno Le Maire et Thomas Cazenave, ont annoncé un plan ambitieux : réduire de 25 % les surfaces occupées par l’administration. Inspirés par les dynamiques du secteur privé, notamment le télétravail et le flex office, ils envisagent une ère nouvelle où efficacité et sobriété vont de pair. Cette réforme, loin d’être une simple réduction des espaces, se veut un levier de modernisation. Le ratio des surfaces par agent public chutera donc de 24 à 16 mètres carrés.
Le patrimoine immobilier de l’État, d’une valeur de 73 milliards d’euros et s’étendant sur 94,5 millions de mètres carrés, se trouve ainsi au cœur d’une stratégie d’optimisation. La cession d’actifs devient une pièce maîtresse de ce puzzle financier, visant non seulement à alléger le fardeau budgétaire mais aussi à insuffler un élan de modernité dans l’appareil administratif français. Ce ne sont pas moins de 192 000 bâtiments et 30 000 terrains sur 94,5 millions de mètres carrés qui font partie du patrimoine immobilier français, la moitié étant réservée à l’éducation nationale et à l’armée.
12 milliards d’euros d’économies
Cette initiative ne se limite pas à la réduction de l’espace physique. Elle s’immisce dans divers secteurs clés : de l’audiovisuel public aux aides aux entreprises, en passant par le logement et la décentralisation. L’objectif ? Réaliser 12 milliards d’euros d’économies d’ici 2025. Une ambition qui ne laisse aucun ministère à l’abri, selon Thomas Cazenave. Chaque domaine est scruté, chaque aide est examinée sous le prisme de l’optimisation et de la simplification.
Le gouvernement se donne jusqu’au début mars 2024 pour mesurer l’impact de ces mesures avant d’ajuster sa trajectoire. Mais une chose est certaine : cette réforme, si elle atteint ses objectifs, pourrait redéfinir la gestion du patrimoine immobilier de l’État, les finances publiques et l’organisation administrative du pays. Cette réforme apparaît non seulement comme une nécessité, mais aussi comme une réelle opportunité d’alléger l’administration française, réputée pour être particulièrement budgétivore et énergivore.
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