Le nucléaire sème la discorde au sein de l'UE

Le nucléaire sème la discorde au sein de l’UE

Le nucléaire sème la discorde au sein de l'UE

Cette semaine, les pays de l’Union Européenne ont rendez-vous pour aborder la question énergétique. Mais encore une fois, le nucléaire s’invite dans les débats et sème la discorde. Dans les rangs européens, les pays sont désormais rangés en deux factions. Les pro-nucléaires, rangés derrière la France, font face à la fronde d’un groupe de onze pays qui souhaitent exclure l’atome de la transition énergétique. Deux visions irréconciliables qui fragilisent pour l’instant l’avenir énergétique de l’Union Européenne.

La France, défenseuse résolue de la filière nucléaire

Ce n’est pas un secret : au sein de l’Union Européenne, la France est le meilleur soutien de la filière nucléaire. Et l’Hexagone tente depuis un certain temps maintenant de rallier un maximum de pays européens à sa cause. L’objectif : faire de l’atome un des éléments de la transition énergétique. Car la France en est convaincue : son modèle énergétique, reposant principalement sur la production d’électricité décarbonée grâce au nucléaire, est réplicable à l’échelle européenne.

Malgré ses efforts, le gouvernement français est confronté à la défiance de Bruxelles. Et les autres ministres de l’énergie de l’UE sont loin d’être unanimes sur la place du nucléaire dans la transition énergétique. A l’heure actuelle, la Commission Européenne planche sur son projet Net Zero Industry Act. Et pour l’instant, le nucléaire reste sur la touche. Un constat qui entraîne la frustration de Paris. Mais la gronde est bien plus large.

11 pays réfractaires au nucléaire

Mardi 28 mars, ce sont pas moins de onze pays européens qui ont décidé de faire front. Ensemble, ils ont fait entendre leur voix pour s’opposer à l’énergie nucléaire. D’après eux, la transition énergétique de l’Union Européenne doit se concrétiser en se concentrant sur les énergies renouvelables. Et le nucléaire n’en fait pas partie.

Ainsi l’Autriche, l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal, la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark, l’Irlande, l’Estonie, la Lettonie et le Luxembourg ont décidé de former leur propre groupe en faveur d’une transition énergétique axée sur les renouvelables. Ils entendent peser dans les futurs débats de l’Union Européenne pour faire notamment barrage au nucléaire défendu par la France. La priorité de ces onze pays est d’exclure l’énergie nucléaire des objectifs climatiques qui seront prochainement définis par Bruxelles.

Nucléaire dans l’UE : la France compte ses alliés

Face à ce groupe anti-nucléaire, la France a elle aussi rallié ses soutiens. Le même jour que la réunion des onze, la ministre française de l’énergie a battu le rappel des pays européens pro-nucléaires. Agnès Pannier-Runacher a donc dirigé une réunion stratégique avec notamment les représentants de la Pologne, de la Hongrie, de la République Tchèque et de la Roumanie. Ensemble, ils doivent constituer un groupe pour défendre l’intérêt du recours au nucléaire dans l’avenir énergétique de l’UE.

Mais ce soutien sera-t-il suffisant ? Dur à dire pour l’instant. Les soutiens de la France risquent de peser moins lourdement sur les prochaines négociations, en particulier face à l’Allemagne. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard sur Agnès Pannier-Runacher vient tout juste d’accorder une interview au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung pour aborder la question de l’énergie. La ministre française a martelé le même message en faveur de l’atome. “Le nucléaire est et restera un atout considérable pour l’Europe pour atteindre la neutralité carbone.”

Fondamentalement, l’Union Européenne se trouve à un carrefour stratégique. Inclure le nucléaire dans les futurs objectifs de transition énergétique pourrait être un atout crucial pour conquérir la souveraineté énergétique dont l’UE a besoin pour son industrie. Mais comment valider cette option au moment où les énergies renouvelables deviennent de plus en plus performantes ?

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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