Validée le 20 juillet par le ministre de l’énergie britannique, la centrale nucléaire EPR de Sizewell C, menée par EDF, est contestée par un groupe d’opposants qui pourraient porter l’affaire en justice. Ils estiment que la question de l’approvisionnement en eau n’étant pas réglé, l’autorisation de développement n’aurait jamais du être accordée.
Le gouvernement britannique a accordé l’autorisation de développement de la centrale EPR de Sizewell C
Ce 20 juillet 2022, le ministre britannique de l’Energie, Kwasi Kwarteng, a accordé une autorisation de développement à la centrale nucléaire de Sizewell C, dans le Suffolk. D’un budget estimé à 20 milliards de livres sterling, ce projet comporte deux réacteurs EPR, pour un total de 3,2 GW de puissance installée. EDF détient 80 % du consortium chargé de sa construction, les 20 % restant étant entre les mains du chinois CGN.
A l’époque, un organe chargé d’évaluer le projet pour le gouvernement avait réclamé le report de cette autorisation, car certaines questions-clés n’étaient pas réglées, notamment celle de la stratégie de l’approvisionnement en eau nécessaire au refroidissement du réacteur.
En pleine crise énergétique provoquée notamment par la guerre en Ukraine, et au coeur d’une vague de chaleur sans précédent, Kwasi Kwarteng avait estimé que « le besoin très important et urgent » de cette centrale nucléaire « l’emporte sur les dommages », et que l’autorisation devait être accordée.
Le Royaume-Uni a décidé d’accorder une place de choix dans l’énergie nucléaire pour atteindre son objectif de neutralité carbone en 2050, alors que la majorité de ses 15 réacteurs nucléaires sont en fin de vie.
Un groupe d’opposants prêts à aller en justice
Mais, ce 9 août 2022, un groupe d’opposants à la centrale, l’organisation Together Against Sizewell C (TASC, ensemble contre Sizewell C), a contesté cette décision de Kwasi Kwarteng, notamment en regard de l’approvisionnement en eau, dans une lettre envoyée au gouvernement.
TASC estime que le ministre de l’Energie n’a pas obtenu « d’informations environnementales complètes sur les effets de la construction proposée », et réclame en conséquence « l’annulation de la décision accordant l’autorisation de développement », intimant au gouvernement de répondre avant le 16 août 2022.
« Si la réponse n’est pas satisfaisante, la prochaine étape est de déposer une plainte auprès du tribunal » chargé des questions d’aménagement à la Haute Cour de justice, a précisé à l’AFP Rowan Smith, avocat de TASC dans cette procédure.
Il est à noter que TASC est opposé depuis le début à la construction de Sizewell C, au-delà de cette question de l’approvisionnement en eau. Les défenseurs britanniques du nucléaire voient dans cette question un pur prétexte, d’autant que la centrale est située au bord de la mer, ne rendant a priori pas particulièrement problématique son refroidissement.
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