Le groupe Vinci défend des objectifs de développement durable depuis 2015. Et il vient de faire un nouveau pas en avant en publiant un rapport sur l’avenir du réseau autoroutier français. Pour lutter contre le dérèglement climatique et réduire l’impact carbone, Vinci veut bâtir une autoroute bas carbone. L’enjeu est d’autant plus important que la France enregistre chaque année un important trafic autoroutier.
La nécessaire transition écologique des autoroutes françaises
Jeudi 25 novembre, Vinci Autoroutes a publié les résultats d’une étude réalisée par le cabinet de conseil Altermind. L’étude porte sur les moyens à mettre en œuvre pour assurer la transition énergétique du réseau autoroutier français. D’après les estimations conjointes du cabinet Altermind et de Vinci, décarboner les 12 000 km du réseau autoroutier français devrait coûter entre 60 et 70 milliards d’euros. L’investissement est considérable. Et Vinci précise d’ailleurs qu’il s’agit là du quart de la valeur du réseau autoroutier.
Le sujet d’une autoroute bas carbone n’a rien d’anecdotique, comme Pierre Coppey, le PDG de Vinci Autoroutes le rappelle. « La France est le pays le plus traversé du monde, c’est le fruit de sa géographie. C’est un de ses critères d’attractivité, cela sera aussi un des facteurs de la réindustrialisation. Il faut prendre le sujet à bras le corps pour atteindre les objectifs de la stratégie nationale bas carbone. »
Concrètement, le réseau autoroutier français représente à lui seul 7% du total des émissions de CO2 dans l’Hexagone. Il ne représente pourtant que 1% du réseau routier global du pays. Vinci est donc bien décidé à inverser la tendance en concrétisant une autoroute bas carbone.
Le chantier de Vinci pour une autoroute bas carbone
Alors à quoi ressemblera l’autoroute bas carbone dont rêve Vinci ? Le groupe a déjà lancé plusieurs pistes pour réduire l’empreinte carbone du réseau autoroutier. Parmi elles : le déploiement des bornes de recharge pour les véhicules électriques, mais aussi le développement des mobilités partagées, avec si besoin l’aménagement de voies spéciales réservées.
Le déploiement à grande échelle de la voiture électrique représente un défi pour le réseau autoroutier. Pour les accueillir, Vinci estime qu’il faut accélérer sur le déploiement de bornes de recharge sur les aires d’autoroute. En priorité, Vinci compte lancer « un plan d’équipement massif » pour les bornes de recharge ultra-rapides. Un projet qui requiert de réviser le réseau d’alimentation électrique des aires d’autoroute françaises. Vinci pourrait ainsi utiliser des toitures de bâtiments, parkings et autres surfaces inutilisées le long des voies pour installer des fermes solaires.
Vinci souhaite également mieux accueillir les poids lourds électriques, à hydrogène ou au biogaz. Et pour encourager cette mutation des usages, Vinci réfléchit à un principe de « couloirs de décarbonation ». L’idée est de substituer des poids lourds électriques branchés sur des caténaires aux poids lourds à moteur thermique.
Adopter la mobilité durable
Vinci entend bien aussi lutter contre « l’autosolisme ». Le groupe veut encourager le plus possible les usagers à voyager à plusieurs dans un véhicule. Pour encourager le covoiturage, le groupe compte augmenter le nombre d’aires disposant d’aménagements pour le covoiturage. Vinci envisage aussi de mettre en place des voies de circulation réservées à toutes les mobilités partagées. Elles pourraient accueillir les véhicules de covoiturage ainsi que les autocars. Si cet aménagement routier est encore inédit en France, il existe déjà dans d’autres pays, notamment dans l’agglomération de Madrid.
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