Le Danemark veut s'émanciper des énergies fossiles - L'EnerGeek

Le Danemark veut s’émanciper des énergies fossiles

Le Danemark veut s'émanciper des énergies fossiles

Cinq ans après la signature de l’Accord de Paris, le Danemark a annoncé, au début du mois, son intention de stopper les exploitations de pétrole et de gaz en mer du nord. Le pays souhaite s’émanciper des énergies fossiles. Il compte passer un nouveau cap en 2021 pour progresser sur l’objectif de neutralité carbone.

Danemark : fin des exploitations fossiles en 2050

“Nous mettons désormais un terme définitif à l’ère de l’énergie fossile.” C’est par ces mots que Dan Jorgensen, le ministre danois de l’énergie, a annoncé la nouvelle stratégie du Danemark. Le pays nordique compte réduire drastiquement son implication dans la production d’énergie fossile. Et la nouvelle est d’autant plus importante que le pays est l’un des plus gros producteurs européens de pétrole.

Le gouvernement du Danemark a décidé d’arrêter l’exploitation du pétrole et du gaz en mer du Nord. Et il a déjà fixé une échéance : 2050. Actuellement, le Danemark produit environ 100 000 barils de pétrole brut par jour. Une moyenne qui fait du Danemark le troisième plus gros producteur de pétrole en Europe. Il arrive derrière la Norvège et le Royaume-Uni, qui ont tous deux des exploitations également situées en mer du Nord.

Une production d’énergies fossiles déjà sur le déclin

La décision du Danemark trouve un écho particulier dans le cadre de l’anniversaire de l’Accord de Paris. Mais les effets doivent être nuancés. Depuis déjà de nombreuses années, la production d’énergies fossiles du Danemark était en phase descendante. Entre 2010 et 2020, la production de pétrole a baissé de 50%. Depuis les années 1970, les politiques de promotion des énergies renouvelables visent à limiter les investissements dans les énergies fossiles, dont les réserves s’épuisent.

Longtemps tributaire des énergies fossiles, notamment pour produire de l’électricité, le Danemark a pris le virage vert. En 2019, les énergies renouvelables ont ainsi couvert 75% de la consommation électrique du pays. L’éolien à lui seul a couvert 47% de la consommation électrique du pays. Son objectif : atteindre 100% d’énergies renouvelable pour la production électrique, sans avoir recours au nucléaire.

Vers un “leadership mondial” du Danemark ?

En faisant le choix de stopper sa production d’énergies fossiles, le Danemark a fait le bonheur des ONG. Plusieurs associations de défense de l’environnement ont applaudi ce choix ambitieux. Greenpeace elle-même a salué la décision : “Le Danemark a l’obligation morale de mettre fin à la recherche de nouveau pétrole afin d’envoyer un signal clair selon lequel le monde peut et doit agir pour respecter les accords de Paris et atténuer la crise climatique.”

De fait, le ministre de l’énergie danois Dan Jorgensen a précisé que cette décision devait servir de “tremplin pour endosser un rôle de leadership mondial sur l’élimination progressive du pétrole et du gaz”. Le ministre a également rappelé l’objectif danois de réduire de 70% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.

Tendance de fonds au niveau européen

Le vent tourne pour les énergies fossiles en Europe. Depuis le début d’année 2020, plusieurs pays ont annoncé des décisions en faveur des énergies renouvelables. Et ils sont nombreux à revoir leur stratégie d’investissements énergétiques. Des révisions qui se font à l’encontre des énergies fossiles.

Le Royaume-Uni, mi-décembre, a annoncé une série de mesures pour accélérer la transition énergétique. Avant cela, le gouvernement norvégien avait décidé d’autoriser son fonds souverain à élargir ses investissements dans les ENR. Et au niveau de l’Union Européenne, le Fonds pour une transition juste a révisé ses critères d’attribution. Il financera les projets en faveur des énergies renouvelables, mais compte exclure les projets d’énergies fossiles ou liés au nucléaire.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • À 100% d’énergies renouvelables, comment le Danemark compensera t-il l’intermittence et le manque de production (absence de vent ou tempêtes, couvertures nuageuses intenses, etc.) des énergies éolienne et solaire. A t-il suffisamment d’énergies hydraulique, géothermique ou issues de la biomasse pour y parvenir ?

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  • C’est très louable mais trop facile cette décision, on note surtout que ce pays fait face à des gisements qui s’épuisent ou plus économiquement rentables. Quelle hypocrisie ou comment on montre qu’on lave plus blanc que les autres.

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  • Ok pour l’énergie électrique. Quoique j’aurais aimé savoir comment les cannois comptent s’y prendre pour réduire le gaz qui actuellement sert beaucoup de backup pour l’énergie éolienne.
    Par contre j’aimetai bien savoir comment ils vont faire pour les voitures camion et le chauffage domestique et industriel.

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  • Entre 2016 et 2019, selon l’IEA, la production d’électricité éolienne est passée de 12,8 à 16,1 TWh – celle du charbon de 8,1 à 3,0 TWh – celle du gaz de 2,1 à 1,7 TWh – celle des combustibles renouvelables de 4,4 à 5,5 TWh.

    Au total, les renouvelables sont passés de 62% à 80% de la production d’électricité, l’éolien en représentant la plus grande partie.

    Le Danemark étant un petit pays, il fait des échanges avec ses voisins, en fonction des circonstances, en particulier avec la Norvège qui dispose de grandes ressources hydrauliques,

    Pour le chauffage, les réseaux de chaleur sont très développés, avec une production par cogénération. C’est pour cela que la production d’électricité thermique (renouvelable ou pas) dépend des besoins de chauffage et de la production de chaleur.

    Une partie de la chaleur provient de la chaleur produite par des panneaux solaires thermiques (différents de ceux photovoltaïques). Le Danemark est connu pour son stockage inter-saisonnier de la chaleur dans de grands réservoirs enterrés, comme celui de Marstal (solar district heating). Ce district, dispose de 33.000 m2 de collecteurs solaires et d’un réservoir de 75.000 m3. A Vojens, c’est 70.000 m2 de collecteurs et 200.000 m3 de stockage PTES.

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  • Au vu des différentes données concernant le Danemark, ce pays est de plus en plus dépendant de ses voisins pour son approvisionnement électrique et l’utilisation de gaz et de charbon n’est pas prêt de disparaitre. https://ens.dk/en/our-services/statistics-data-key-figures-and-energy-maps/annual-and-monthly-statistics. De plus, le contenu carbone de son électricité et l’empreinte environnementale (liée au PIB) de ses habitants sont encore à un niveau très élevé.

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  • En dix ans au Danemark, entre 2009 et 2019, la production d’électricité à base de charbon est passée de 63.700 TJ (17,7 TWh) à 11.900 TJ (3,3 TWh) : 81% de moins. A base de gaz naturel, c’est de 24.000 TJ (6,7 TWh) à 6.800 TJ (1,9 TWh) : 72% de moins. De même pour le pétrole.
    Mais les énergies renouvelables ont progressé de 36.200 TJ (10,06 TWh) à 83.85 TJ (23,3 TWh).

    Pour les émissions de CO2 de la production d’électricité (CO2-emissioner, faktiske), elles sont passées de 18,34 millions de tonnes en 2009 à 4,16 Mt en 2019 (-77%).
    C’est de 13,68 Mt à 2,44 Mt (-82%) pour le charbon et de 2,77 Mt à 0,76 Mt (-72%) pour le gaz.

    On voit que le développement des énergies renouvelables, de l’éolien en particulier, n’a pas entraîné la construction de centrales à charbon ou à gaz pour les moments “où il n’y a pas de vent et pas de soleil”.

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  • La solution pour ce pays : importer de plus en plus pour compenser la faiblesse du parc pilotable car l’électricité des enr; bien qu’en augmentation, ne peut pas être stockée massivement.

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