Ce mardi 2 novembre 2020, le Bélarus a mis en activité l’un des deux réacteurs de sa première centrale nucléaire, à Ostrovets, dans le Nord-Ouest du pays. Piloté par l’agence nucléaire russe Rosatom, cette centrale inquiète fortement les voisins baltes du Bélarus, la Lituanie et la Lettonie.
Démarrage du premier réacteur nucléaire de la centrale d’Ostrovets, au Bélarus
« À 12h03, le turbo-générateur du premier réacteur de la centrale nucléaire bélarusse a été inclus dans le système électrique unifié du pays », s’est réjoui, ce mardi 2 novembre 2020, le ministère de l’Energie du Bélarus, cette ex-république soviétique (encore souvent appelée, en France, « Biélorussie », le nom que lui avait imposé Staline).
Le Bélarus a ainsi mis en activité un des deux réacteurs de 1 200 MW de sa première centrale nucléaire, à Ostrovets, dans le Nord-Ouest du pays. Construite par l’agence nucléaire russe Rosatom, cette centrale sera mise en service, après de nouveaux essais, au premier trimestre 2021.
🇧🇾⚛️ The Russian-built #Belarusian-1 #nuclear power plant has been connected to #Belarus’ power grid and has started producing #electricity, according to Belarusian electricity operator @belenergo_by and news agency @beltanews#news
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— NucNet Nuclear News (@NucNetNews) November 3, 2020
Elle devrait couvrir un tiers des besoins en électricité de ce pays de 9,5 millions d’habitants. Le Bélarus traverse actuellement sa plus grande crise sociale et politique depuis son retour à l’indépendance en 1991 : le pays est secoué de manifestations contestant la réélection, le 9 août 2020, du président Alexandre Loukachenko, malgré une forte répression policière.
Inquiétudes baltes
« Le projet AES-2006, sur la base duquel la centrale nucléaire bélarusse a été construite, est l’un des plus prometteurs et des plus demandés sur le marché nucléaire international », a pointé un responsable de Rosatom, Andreï Petrov. Le réacteur mis en activité est un équipement dit « de troisième génération », il s’agit du premier de ce type à fonctionner hors des frontières russes.
Rosatom a également largement communiqué sur la « la fiabilité et l’efficacité des technologies nucléaires russes », et notamment sur la sûreté des deux réacteurs installés, capables selon l’agence russe de résister aux catastrophes naturelles, et disposant de technologies pour limiter les rejets de produits radioactifs en cas d’ « accidents hypothétiques ».
Cette communication vise à rassurer la population du Bélarus, encore traumatisée par les dangers du nucléaire, un quart du pays ayant été directement irradié par la catastrophe de Tchernobyl, en 1986. Elle s’adresse aussi aux voisins baltes du Bélarus, la Lituanie et la Lettonie, qui ont fait part de leur inquiétude depuis le début du projet.
La centrale d’Ostrovets est en effet situé à 40 kilomètres de la capitale de la Lituanie, Vilnus. Le gouvernement lituanien affirme qu’elle ne répond pas aux normes de sécurité. Le ministre lituanien de l’Énergie, Zygimantas Vaiciunas, a ainsi déclaré ce mardi que la centrale était une « menace pour la sécurité nationale et les citoyens » du pays.
Les autorités lituanienne ont d’ailleurs déjà mis en place des plans d’action en cas d’incident : elles ont notamment distribué aux riverains des cachets d’iode et ont signalé des routes d’évacuation. La Lituanie et la Lettonie ont par ailleurs interdit l’importation de l’électricité produite par la centrale d’Ostrovets.
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