Voici 20 ans, les 26 et 27 décembre 1999, deux tempêtes dévastaient la France : 3,7 millions de foyers se retrouvaient privés d’électricité. Cette expérience a permis au réseau électrique français de gagner en résilience. Aujourd’hui, face à des événements climatiques équivalents, les conséquences sur la fourniture d’électricité seraient minimisées.
Repenser la résistance du réseau face aux événements climatiques extrêmes
Les 26 et 27 décembre 1999, les tempêtes Lothar et Martin se sont abattues sur la France. Le bilan a été lourd : 92 morts, des dégâts matériels considérables, 3,7 millions de foyers privés d’électricité. Cet événement a permis aux gestionnaires du réseau électrique français (RTE et Enedis) de repenser leur rapport à des événements climatiques extrêmes.
Premier effet (indirect) de ces deux tempêtes : elles ont amené Météo France à se remettre en question, et à revoir ses techniques de prévisions et son seuil d’alerte. Les évolutions technologiques ont fait le reste (les calculateurs de Météo France sont aujourd’hui 100 000 fois plus puissants que ceux de 1999), si bien que les tempêtes et leurs conséquences sur les équipements électriques sont connues avec beaucoup plus de précision et d’avance que voici 20 ans.
Les diagnostics maisons des gestionnaires du réseau permettent ainsi d’identifier, 48 heures à l’avance, les point critiques sur lesquelles les équipes doivent agir en priorité. Au point de leur permettre de se mettre en branle parfois avant la tempête.
Brigades d’intervention rapide électricité et enfouissement des lignes
Au-delà, les épisodes de 1999 ont prouvé la nécessité de disposer, justement, d’équipes entraînées pour agir rapidement dans des conditions extrêmes. Début 2000, EDF décide ainsi de créer les Fire (Formations d’intervention rapide électricité) : « Ce sont des équipes spécialisées, très mobiles et entraînées pour de tels événements. Elles sont mobilisables 24h sur 24 », expose Robin Devogelaere, directeur de la communication d’Enedis.
#LeSaviezVous 👉 la #FIRE a été créée suite aux tempêtes de décembre 1999. Aujourd'hui, ce sont 2500 techniciens en #France qui peuvent intervenir, en renfort des équipes locales, lors d'aléas climatiques de grande ampleur.
Découvrez son histoire en 📽https://t.co/cMWZF4uXUo— Enedis Nord Midi-Pyrénées (@enedis_pyr_N) December 26, 2019
Ces Fire représentent aujourd’hui 2 500 salariés sur les 38 000 d’Enedis. Elles disposent par ailleurs d’un équipement ad hoc : kits tempête, kit neige, kits inondation, kit canicule. Ce sont ces équipes qui ont permis un rétablissement rapide du courant lors des deux tempêtes du 21 et 22 décembre 2019.
Autre effet des tempêtes de 1999 : elles ont conduit les gestionnaires du réseau a accélérer l’enfouissement de leurs lignes. Entre 2000 et 2003, des travaux conséquents ont été réalisé dans ce but. Aujourd’hui 52% des 1,4 millions de kilomètres du réseau électrique sont enterrés. Et la majorité des nouvelles lignes sont désormais enfouies.
Rétablir le courant à distance
Plus récemment, Enedis a également construit une trentaine de « tours de contrôle » du réseau électrique moyenne et basse tension. Elles permettent de rétablir l’électricité à distance, en cas de coupure, en utilisant de véritables « itinéraires bis » pour l’électricité. « Lors de la tempête Fabien du week-end dernier, on a parlé d’environ 100.000 foyers privés d’électricité. Ce qui n’est pas dit, c’est que 200.000 autres foyers coupés ont retrouvé l’électricité en quelques minutes grâce à l’un de ses aiguillages », expose Enedis.
Meilleures prévisions, enfouissement des lignes, équipes d’urgence mieux préparées, possibilité de rétablir le courant à distance pour les foyers indirectement touchés : ces quatre piliers permettent au réseau électrique de mieux résister aux événements naturels et climatiques hors norme. Dans une période où les effets du changement climatique risquent de se faire sentir avec de plus en plus d’acuité, cette résilience du réseau électrique est un atout de poids.
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Il y a beaucoup à faire au niveau des réseaux français et européen mais çà vaut rapidement le coût. Une meilleure planification et gestion de l’ensemble de ces réseaux c’est beaucoup d’économies et plus de sécurité.
Pas encore assez anticipé : L’intérêt d’optimiser les réseaux (au plan français Enedis/RTE et GrtGaz et européen Entso-e et Entso-g) :
– électrique
– gaz renouvelables (toutes sources dont biogaz, biométhane(s), power to gaz, hydrogène, gazéification, dont gazéification hydrothermale : eaux usées + eaux pluviales = 1/3 de la consommation de gaz, pyrolyse, syngaz, gaz de sites d’enfouissement, de mines, gaz de synthèse solaires et autres etc).
Pour mémoire la vitesse de circulation du gaz est de l’ordre de 40 km/h et on dispose de nombreux et importants sites de stockage avec plus de 2 mois de capacités (Allemagne 6 mois)
– réseaux de chaleur (sauf conversion la chaleur circule avec des pertes sur longues distances donc valable au plan local uniquement et à forte densité et si possible basse température et 5e génération dont principalement avec solaire thermique dont CSP)
On peut intégrer jusqu’à 20% d’hydrogène dans des réseaux gaz avec des améliorations modérées mais il faut y penser à l’avance.
Approche valable aussi au plan européen
https://www.institutmontaigne.org/publications/transition-energetique-faisons-jouer-nos-reseaux
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Le réseau doit être maillé jusqu’au niveau le plus bas, seule l’individualité des extrémité peuvent n’avoir qu’un seul accès au réseau.