Le GIEC a présenté ce mercredi 25 septembre 2019 son dernier rapport spécial consacré aux océans et à la cryosphère. Ce document souligne que l’ensemble des glaces à la surface du Globe (cryosphère) a baissé énormément au cours des dernières décennies, avec une grave accélération lors des vingt dernières années. Concrètement, il reste très peu de temps pour parvenir à limiter un changement climatique…
La cryosphère en grand danger
Ce mercredi 25 septembre 2019 à Monaco, les experts du GIEC ont présenté leur troisième rapport, à l’occasion du sommet pour le climat organisé par l’ONU. Un rapport long de 900 pages dédié aux conséquences du réchauffement climatique sur les océans et la cryosphère. Ce travail synthétise les résultats de 7 000 études récentes, grâce à la collaboration de 104 scientifiques de 36 pays différents. Sur le fond, la situation est très alarmante, car les experts assurent que « toute personne sur Terre dépend directement ou indirectement des océans et de la cryosphère ». C’est pourquoi, Valérie Masson-Delmotte explique : « la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre est primordiale si on veut se garder des marges de manœuvre pour lutter contre les impacts du changement climatique ».
La cryosphère est un mot encore peu connu, mais qui risque fort de se faire un nom à mesure qu’elle disparaît. Il s’agit de l’ensemble des glaces que compte notre planète. Des glaces menacées par le réchauffement climatique et qui ont fondu à une vitesse exponentielle au cours des dernières décennies. Durant cette période, « le réchauffement climatique a entraîné une réduction généralisée de la cryosphère. Cela se traduit par des pertes de masse des calottes glaciaires et des glaciers, la réduction des couvertures neigeuses, et celle de l’étendue et de l’épaisseur de la banquise arctique » affirme le rapport. Selon le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian : « Les conclusions de ce rapport devront éclairer notre action diplomatique de relèvement des ambitions climatiques mondiales et notre politique de développement, notamment en vue des COP25 et 26 sur le climat au Chili en décembre et à Glasgow en 2020, et nourrir les travaux de préparation de la COP15 sur la biodiversité en Chine fin 2020 ». De même, Elisabeth Borne appelle à la mobilisation générale.
Les conclusions accablantes du rapport du #GIEC sur les #océans et la cryosphère sont un nouveau cri d’alerte. Une seule réponse possible : la mobilisation. La France ne baissera jamais les bras, car nous ne pouvons pas perdre cette bataille pour la planète. pic.twitter.com/N5HSTdQnbg
— Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) September 25, 2019
Des océans malades qui menacent la vie animale et humaine
Les glaces fondent et les océans souffrent particulièrement du réchauffement climatique. Le GIEC assure que « les océans se sont réchauffés sans relâche depuis 1970 ». Les experts expliquent que les océans sont comme des épongent qui viennent emprisonner 20 % à 30 % du dioxyde de carbone émis par les activités humaines. Un rôle salutaire qui permet de ralentir et de limiter un peu le réchauffement climatique, mais un rôle qui tend à empoisonner les océans. Ces derniers sont victimes d’acidification et de désoxygénation avec des conséquences directes sur la faune et la flore.
Autre phénomène inquiétant confirmé par ce rapport, « le niveau global des mers augmente, un processus qui s’est accéléré ces dernières décennies ». De 1,4 mm en moyenne chaque année entre 1901 et 1990, l’augmentation est désormais de 3,6 mm par an pour la période 2006-2015. Hélène Jacot des Combes, auteure principale du chapitre 6 du rapport explique que « c’est la conséquence de deux facteurs. Le premier est l’augmentation de la température moyenne de l’eau des océans, qui provoque leur dilatation. Le deuxième est la perte de masse importantes des glaces et calottes glaciaires, notamment au Groenland et sur la banquise antarctique. C’est ce deuxième facteur qui contribue le plus aujourd’hui à l’accélération de l’élévation du niveau des mers ». Un phénomène qui n’a rien d’anodin puisque le monde comptera un milliard d’habitants sur les zones côtières en 2050. Enfin, il est temps de tirer la sonnette d’alarme car « si l’on continue à envoyer autant de CO2 dans l’atmosphère, on peut s’attendre à des guerres pour l’eau, pour la surface habitable, qui va se réduire », prévient le GIEC !
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