Méthanisation à la ferme d'AgroParisTech : GRDF cultive les greenjobs ?

Méthanisation à la ferme d’AgroParisTech : GRDF cultive les greenjobs ?

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En avril dernier, GRDF a signé un partenariat avec la ferme expérimentale d’AgroParisTech. Le spécialiste du gaz va accompagner la ferme d’Île-de-France dans sa transition énergétique. Le but : aménager une unité de méthanisation. Le biométhane produit sera ensuite injecté dans le réseau de gaz local. Alors qu’une initiative similaire a été inaugurée le 18 mai 2019 à Chantonnay, en Vendée, les unités de biogaz vont-elles se démultiplier dans tout l’hexagone ?

Le salon des maires d’Île-de-France s’intéresse à l’énergie

Le salon des maires d’Île-de-France s’est tenu en avril dernier. Le 18 avril 2019, une table ronde “ville intelligente, ville inclusive ?” évoquait l’usage de la donnée par les collectivités. Parallèlement, GRTgaz rappelle aux élus locaux que le biogaz est “une énergie locale acheminée par les réseaux pour répondre à tous types d’usages“.

Pour le démontrer, les spécialistes de l’énergie ont d’ailleurs présenté des projets à l’échelle locale. Le groupe GRDF a par exemple signé un accord de partenariat avec AgroParisTech. Une ferme expérimentale est installée dans le département des Yvelines, en région parisienne. Grâce à l’expertise de GRDF, elle va se transformer en unité de méthanisation pour produire du biométhane dans les prochaines années.

Économie circulaire : le biométhane à la ferme

La ferme d’AgroParisTech dispose de 400 hectares de terrain. Ils servent en partie à la culture, et en partie à l’élevage de bétail, avec 200 vaches laitières et 600 brebis élevées à la ferme. En moyenne, la ferme produit 10 500 tonnes de déchets chaque année, principalement du lisier et du fumier. GRDF propose de valoriser ces déchets organiques pour produire du biométhane.

Pour cela, la ferme va se doter d’ici la fin de l’année d’une unité de méthanisation. Le biométhane produit à partir des déchets organiques sera finalement injecté dans le réseau gazier local. Pour aller encore plus loin dans l’économie circulaire, la ferme utilisera aussi le digestat. Ce résidu de la méthanisation sera recueilli et il servira comme engrais naturel pour les cultures de la ferme.

1e unité de méthanisation inaugurée en 2014

Avec ce projet de grande ampleur, la ferme AgroParisTech franchit une nouvelle étape dans sa transition énergétique. Dès 2014, la ferme s’est  engagée en faveur du développement des énergies renouvelables. Les responsables de la ferme soutiennent particulièrement la méthanisation, qu’ils jugent adaptée à l’activité agricole. D’après eux : “produit localement, le gaz vert permet notamment de pérenniser l’agriculture locale. Le développement de la filière biométhane doit être encouragé, au regard de sa capacité de décarbonation des usages mobilité et chauffage notamment, et de création de valeur pour les territoires.

De fait, la ferme s’était déjà lancée dans l’aventure de la méthanisation, à plus petite échelle. En 2014, elle avait inauguré une unité de petite taille, baptisée NENUFAR. Le procédé permettait de stocker du lisier et de récupérer du biogaz. Ce biogaz était ensuite utilisé sur place, pour le chauffage de la laiterie, la pasteurisation du lait et la production d’eau chaude sanitaire.

Le biogaz pour atteindre l’indépendance énergétique dès 2050

Avec ce nouveau projet, GRDF affirme encore plus ses ambitions. Actuellement, GRDF pilote pas moins de 120 projets dans la région, pour un potentiel total de 3,1 TWh en capacité d’injection. Par ailleurs, le Club Biogaz affirme que 15 000 emplois pourraient être créés d’ici 2020. Toutefois, pour les acteurs de la filière, les objectifs de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) manquent d’ambitions.

Les énergéticiens sont effectivement très optimistes puisque les initiatives se multiplient sur tout le territoire. L’Île-de-France compte ainsi atteindre 7 TWh de gaz renouvelable injecté dans son réseau gazier d’ici 2030. Pour Alain Leboeuf, l’inauguration à Chantonnay et aussi “un bel exemple de valorisation de matières organiques issues d’exploitations agricoles et d’entreprises agroalimentaires en énergie”. De son côté, le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, insiste sur le potentiel de cette ressource : “nous pensons, comme à l’Ademe, qu’il est possible d’atteindre l’indépendance énergétique en gaz dès 2050“.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • L’indépendance énergétique en gaz est une illusion, le biométhane sacrifiera les cultures et la SAU, et nous y perdrons la souveraineté alimentaire.
    Nous y gagnerons la mise en compétition des agriculteurs entres eux, les gros mangeant les petits, les bio, les permas, les agroforest …
    Mr Xavier Bertrand n’a aucune compétence en la matière, il suit les lobbies, qui ont pénétré AgroParisTech …
    Citez de vraies études scientifiques permettant les affirmations que vous lancez: aucune étude sur le long terme de l’épandage de digestat ni de son impact sur la biodiversité du sol. Aucune étude sur la perte de COS …
    Le CSNM
    https://twitter.com/CSNM9

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  • Un prix de rachat de 20 cts/KWh alors le prix du gaz naturel très abondant tourne autour de 2 cts d’euros. Quel surcoût pour les consommateurs/contribuables !

    Répondre

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