Isolées sur le plan énergétique, l’Irlande et la Bretagne pourront compter l’une sur l’autre à partir de 2026. En effet, le financement du projet d’interconnexion, « Celtic Interconnector », a fait l’objet d’une approbation conjointe par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et la Commission for regulation of utilities (CRU), le 6 mai 2019. Il permettra notamment d’accroître la sécurité d’approvisionnement électrique des deux territoires.
Celtic Interconnector pour la sécurité d’approvisionnement
Dans les tuyaux depuis 2013, le projet d’interconnexion entre l’Irlande et la Bretagne vient de franchir une autre étape décisive. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) et la Commission for regulation of utilities (CRU) se sont prononcées favorablement au sujet du projet Celtic Interconnector qui « établira un lien direct entre l’Irlande et le marché intérieur européen de l’énergie » dans un « contexte de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne ». Selon EirGrid toutefois, l’origine du projet remonte à 2009 même s’il est resté peu médiatisé à ses débuts. Et pour cause, certains, à l’instar de Patrick Strzoda, à l’époque préfet de région, considèrent qu’il « risque d’être perçu comme un mauvais signal pour l’avenir de la centrale de Landivisiau », de Total et Direct Energie.
Il est vrai qu’avec ce projet ambitieux, l’Irlande pourra exporter son électricité verte. Néanmoins, le chantier nécessitera encore plusieurs années, pour une mise en service en 2026. La tâche s’annonce ardue puisque sur les 575 kilomètres de câble, 500 kilomètres seront immergés. Il reliera La Martyre (Finistère), à la petite ville de Knockraha, dans la région de Cork (sud de l’Irlande). Ce câble a courant continu (HVDC) sera d’une puissance de 700 MW et « contribuera en outre à la transition énergétique et apportera de nombreuses retombées positives en termes de sécurité d’approvisionnement, d’intégration des marchés » selon les termes du communiqué de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
L’Europe de l’énergie avance
Le Celtic Interconnector est le premier projet qui reliera l’Irlande et la France. Il s’agit là d’une avancée pour les deux territoires reliés, mais aussi pour l’Union européenne qui milite pour une plus grande interconnexion entre ses Etats membres. C’est pourquoi, les deux autorités de régulation soutiennent la demande de subvention des gestionnaires de réseau irlandais et français: Réseau de transport d’électricité (RTE) et EirGrid.
Pour rappel, la Commission européenne s’est fixée comme objectif de voir au moins 10% de l’électricité produite par un Etat puissent être transportés vers l’un de ses voisins dès 2020, et 15 % d’ici 2030. Celtic Interconnector est d’ailleurs considéré comme un Projet d’Intérêt Commun par la Commission européenne depuis 2013. Relier le sud de l’Irlande à la Bretagne devrait coûter 930 millions d’euros et les promoteurs du projet espèrent que les subventions européennes couvriront au moins 60% du coût (avec au moins 195 M€ pour la France). La France doit prendre en charge environ 35% du coût selon une « répartition des coûts qui reflète les bénéfices apportés par cette interconnexion aux deux pays » assure le communiqué de la CRE.
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