Pour François de Rugy la transition écologique est l’Affaire du Siècle...

Pour François de Rugy la transition écologique est l’Affaire du Siècle…

Dans une longue lettre publiée le 15 février 2019, François de Rugy, ministre de la transition écologique, répond à “L’Affaire du siècle”. Cette pétition, lancée par quatre ONG, a réuni près de 2,1 millions de signatures en seulement deux mois. Face aux accusations des ONG, le ministre revient sur les avancées de la France en matière de transition écologique…

Une économie bas carbone… grâce au nucléaire

Nos émissions ont baissé de 16,1% par rapport à 1990, tandis que la population augmentait de 15% et le PIB de 49%“.  Ainsi, François de Rugy rappelle que la France dispose de solides arguments pour faire face au défi de la transition énergétique. En effet, la France peut se targuer d’avoir l’une des économies les plus bas carbone au monde. Seulement, pour afficher la meilleure performance environnementale du G7, la France est aussi le pays qui exploite le plus le nucléaire.

Étonnamment, les signataires de la pétition semblent occulter ce détail. Et pourtant, sans lui, les émissions de CO2 de la France augmenteraient presque automatiquement. Ce fut le cas en 2017, où les émissions de l’hexagone ont été plus importantes que prévues, notamment à cause de l’indisponibilité du parc nucléaire…

La France engage une transition écologique multisectorielle

Dans cette optique, le ministre rappelle que le gouvernement compte non seulement diversifier le mix énergétique (11% des émissions de GES), mais aussi agir pour l’écologie en matière de transport (30% des émissions de GES en 2016), de bâtiment (20% des émissions de GES en 2016), d’industrie (20% des émissions de GES en 2016) et d’agriculture (19% des émissions de GES en 2016). En parallèle, il souligne les efforts déjà entrepris pour s’émanciper des énergies fossiles, avec la mise à l’arrêt des dernières centrales à charbon d’ici à 2022. L’année 2019 verra l’augmentation du budget du fonds chaleur pour soutenir l’essor du chauffage par biomasse.

De plus, François de Rugy indique que “les investissements climat atteignent 41,2 milliards d’euros en 2017“, tout en précisant “que leur progression de 17 % au cours des trois dernières années contraste avec la stabilité observée entre 2011 et 2014“. Cependant, lors du débathon organisé par Twitch, la secrétaire d’Etat, Brune Poirson concède au sujet de la taxe carbone qu’il faudra à l’avenir “utiliser l’argent public différemment“…

Plus de subventions en 2019 pour rajeunir le parc automobile français

Malgré ce volontarisme, l’année 2019 s’ouvre avec une mauvaise nouvelle. Et pour cause, le premier budget carbone, fixé par le gouvernement pour la période 2015-2018, sera en fait dépassé de 4%. D’après le communiqué du ministère, ce décalage trouve sa source dans le retard pris par la France dans plusieurs domaines, notamment dans les transports et le logement.

Pour y remédier, le bonus écologique pour l’achat d’un véhicule électrique a été renforcé le 1er janvier 2019. Ce dispositif concerne non seulement les voitures et les camionnettes 100% électriques, mais aussi les deux roues motorisés ainsi que les vélos à assistance électrique. Cette aide de l’Etat est actuellement plafonnée à 27% du prix d’acquisition du nouveau véhicule. Parallèlement, le projet de loi mobilités qui sera prochainement en discussion au parlement, “prévoit une augmentation de 40 % des investissements pour améliorer les transports du quotidien“.

Vers la fin des “passoires thermiques”

Enfin, dans sa réponse, le ministre de l’écologie met aussi l’accent sur l’objectif de la rénovation énergétique. Pour lui, la fin des “passoires énergétiques” est une priorité. Les bâtiments représentent à eux seuls 20% des émissions de CO2 du pays. C’est pourquoi le plan climat comprend tout un volet dédié à la rénovation énergétique. 14 milliards d’euros y seront alloués pendant les dix prochaines années. Ce dispositif prend la forme d’une aide financière pour entreprendre des travaux de rénovation thermique ou énergétique. Au cours des 2 prochaines années, ce sont près de 600 000 chaudières qui pourraient ainsi être remplacées…

Et pour susciter l’engouement des propriétaires, le gouvernement table sur la simplification des aides. À l’avenir, les aides seront versées directement aux ménages. L’Etat souhaite aussi rendre ces aides plus lisibles afin de faire adhérer un maximum de foyers au projet de rénovation énergétique. Depuis la réforme du chèque énergie par exemple, plus de 5 millions de Français sont éligibles à ce dispositif. Pourtant, nombre des ménages en situation de précarité énergétique ignorent encore qu’ils peuvent en bénéficier.

C’est pourquoi, François de Rugy souhaite renforcer la pédagogie autour de ces mécanismes d’accompagnement. Selon lui, c’est justement le rôle du grand débat de mieux faire connaître ces solutions. C’est pourquoi, face à Paola Mortiz lors du débathon du 19 février 2019, François de Rugy martèle : “il n’est jamais trop tard pour bien faire (…) il reste un mois pour participer” !

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • @ Dan :

    D’accord mais il faudrait rentrer dans le détail comparé par habitant des postes fortement consommateurs (les industries dans ce cas et le Portugal n’en n’est pas dépourvu car il a encore des industries énergivores/moins efficientes, sans doute plus que nous par habitant et qui sommes en plus pour beaucoup un pays de services donc comparatif à regarder de beaucoup plus près)

    Par ailleurs si on prend pour comparer le Danemark, il a un Pib nettement plus élevé que nous par habitant mais une pente de réduction de C02 plus forte que la nôtre et par unité de Pib un résultat quasi identique au nôtre alors que son Pib/habitant est meilleur.

    https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/EN.ATM.CO2E.PP.GD?locations=FR-PT-DK

    Dans tous les cas si vous voulez prouver que les énergies renouvelables seraient moins bonnes à décarboner que le nucléaire en prenant l’exemple de l’Allemagne qui est liée historiquement à son charbon comme la Pologne et se heurte donc à des aspects politiques, électoraux et sociaux comme nous aussi avec l’automobile etc , c’est une vision erronée puisque les renouvelables décarbonent souvent mieux que le nucléaire comme l’éolien, le solaire thermique et le bilan du solaire PV qui n’était pas éloigné s’améliore nettement.

    Je ne vous parle même pas de la centaine d’entreprises et de plus en plus non des moindres (Shell, EON, Google, Shlumberger etc) qui travaillent à la finalisation commerciale des éoliennes aéroportées qui ont un marché important et un bilan excellent sur tous les plans pour des capacités déjà de plus 5 MW par unité pour certaine et un coût souvent de moins de 50% que l’éolien actuel. Voyez aussi le solaire pérovskite, son bilan et prix avec le même type de baisse de moins 50% en terme de prix pour des rendement parfois supérieurs. .

    De plus le bilan des renouvelables s’améliore encore dans le temps au fil des renouvellements et recyclages ce qui n’est pas le cas du nucléaire dont le taux de recyclage global n’est pas très élevé (l’ASN par exemple et comme elle le déclare officiellement ne sait toujours pas quoi faire du béton contaminé des centrales qui seront démantelés et trop coûteux à transporter, c’est un sujet toujours pas traité)

    Et ce en incluant beaucoup de formes de stockage puisque le bilan par exemple de l’électrolyse est très bon et celui de la méthanation (P2G) d’autant mieux qu’il permet de capter plus de C02 notamment dans les sols etc (par exemple couplage unité d’électrolyse et de production de biogaz. L’électrométhanogénèse étant au top au niveau du bilan global puisque l’on capte la quasi intégralité de la part de C02 – environ 40% selon les intrants – autrement émis).

    Dans tous les cas encore une fois on sait que le nucléaire ne sauvera pas le climat loin s’en faut, et pas même les renouvelables qui avancent pourtant plus vite avec beaucoup plus de potentiel.

    A l’inverse on sait qu’il y aura encore un certain temps du charbon et des façon de l’exploiter avec nettement moins de pollution (voie enzymatique notamment avec production de méthane) et possibilité de capter les émissions de C02. Cà peut donc être parmi les diverses approches les plus rapides à mettre en place dans des pays comme la Chine car il y a désormais lieu d’agir à tous les niveaux plutôt que de faire croire que le nucléaire va sauver le monde alors qu’il crée des sacrés problèmes qu’il n’a toujours pas résolu et n’est pas prêt à résoudre.

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  • @Energie+
    Par habitant, le Danemark émet nettement plus de CO2 que la France. : https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/EN.ATM.CO2E.PC?locations=DK-FR. Et à l’avenir, cela ne va pas aller en s’améliorant : http://mapecology.ma/actualites/emissions-de-co2-devraient-augmenter-danemark-annees-a-venir-selon-nouveau-rapport/ Dans ce pays, la perte du charbon et du gaz est encore, et pour bien longtemps, très importante par rapport à la France. N’en vous déplaise !

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  • @ Dan :

    J’ai juste voulu vous démontrer en réponse à votre remarque que malgré un Pib par habitant supérieur à la France et au Portugal, les émissions de C02 par habitant du Danemark sont inférieures à celle du Portugal rapporté au Pib.

    Donc il faut rentrer dans plus de paramètres que le seul Pib car on peut émettre moins avec un Pib plus élevé par habitant comme vous pouvez le constater et contrairement à ce que vous indiquiez en date du 21 février.

    L’éventuelle augmentation ponctuelle des émissions du Danemark par la venue de gros consommateurs comme Google etc que relate votre article est un paramètre “exceptionnel” qui ne remet pas en cause “sur la durée” la bonne tendance à la baisse (voir pente graphique) des émissions du Danemark.

    Quant à “l’empreinte carbone” c’est un autre aspect différent des émissions.

    Sur le fond j’ai juste voulu vous dire comme l’Irena le rappelle dans son dernier rapport que l’on décarbone très bien et très vite avec les renouvelables et que l’idée (souvent mal intentionnée de lobbyistes anti-renouvelables) “d’intermittence problématique” et d’appel à des “centrales thermiques” en back-up donc non réduction des émissions est une fausse idée qui heureusement est en train de se “dissiper” comme le constate et le souligne l’Irena parmi d’autres, mais les gens qui ne connaissent pas bien les renouvelables auront fait perdre inutilement du temps.

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  • De Rugy est un vendu ! Comme ses prédécesseurs ! Il ne fait rien du tout pour sauver la biodiversité !

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