La transition énergétique, tout le monde en parle mais peu de pays la font… Et la COP24 risque fort d’illustrer ce décalage entre rhétorique et pratique. En effet, la nouvelle Conférence des parties sur les changements climatiques peine à dégager un consensus. Pourtant, ce rendez-vous devait concrétiser les promesses de l’Accord de Paris de 2015. Alors que les Etats ne parviennent pas, pour l’instant, à s’entendre sur une augmentation des objectifs, la conférence se termine vendredi 14 décembre 2018…
L’Accord de Paris peine à se concrétiser
Qualifié de « tournant historique » par Laurent Fabius, l’Accord de Paris signé lors de la COP21 va-t-il finalement rester lettre morte ? La COP24 qui se tient actuellement à Katowice (Pologne) doit permettre de finaliser le « livre des règlements ». Concrètement, il s’agit des règles que devront suivre les presque 200 Etats signataires de l’Accord de Paris, notamment dans le domaine de l’affichage de leurs émissions de gaz à effet de serre. En définitive, cette Conférence est donc assez technique, tandis que les divergences politiques freinent la conclusion d’un accord.
A tel point qu’à 24 heures de la clôture de la COP24, l’échec semble être presque consommé. Afin de réveiller les consciences et provoquer un électrochoc, le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, est pourtant revenu à Katowice le mercredi 12 décembre 2018. De retour de Marrakech, Antonio Guterres a tenu un discours offensif dans lequel il a rappelé que la lutte contre les changements climatiques est « une question de vie ou de mort ». Selon lui, la COP24 représente « notre dernière chance de stopper le changement climatique ». C’est pourquoi, il serait « suicidaire » de ne pas prendre la mesure des enjeux. D’autant qu’à en croire la climatologue du GIEC, Valérie Masson-Delmotte, nous disposons aujourd’hui de tous les moyens nécessaires pour réussir la transition écologique…
Des Etats divisés et aux priorités différentes
Et pourtant, l’appel ne semble toujours pas avoir été entendu ! Et pour cause, les négociations buttent sur la réticence de pays climato-sceptiques… Les Etats-Unis, la Russie, l’Arabie saoudite et le Qatar sont ainsi régulièrement pointés du doigt. Récemment, le rapport « Climate change performance index » soulignait par exemple « un manque de volonté politique de la plupart des gouvernements de sortir des énergies fossiles au rythme nécessaire ».
D’ailleurs, l’Union Européenne n’est pas exempte de tout reproche, bien au contraire ! A Sciences-Po le 27 novembre dernier, Brune Poirson avait pourtant rappelé l’importance de la première COP européenne depuis Paris. Cependant, la Pologne, pays hôte de la Conférence, reste encore largement tributaire du charbon, ainsi que l’Allemagne. De son côté, la France continue malheureusement de voir ses émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) augmenter. Pour réaliser une transition juste, des solutions existent néanmoins : la Pologne envisage par exemple de remplacer ses centrales à charbon par du nucléaire. En France, où l’électricité est déjà décarbonée à 97%, Emmanuel Macron va désormais mettre l’accent sur les secteurs du bâtiment et des transports…
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