Considéré comme une alternative propre et durable aux énergies fossiles malgré des coûts de production toujours élevés, l’hydrogène se développe. Ce vecteur d’énergie pourrait même devenir dans les années à venir une pièce maîtresse de la transition énergétique française. Le nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire François de Rugy y croit et poursuit le chantier entamé par Nicolas Hulot. En effet, le « Plan Hydrogène » vient d’entrer en application, avec un premier appel à projets dédié à la mobilité ce vendredi 19 octobre 2018. Explications.
Combiné à l’oxygène de l’air au sein d’une pile à combustible, l’hydrogène permet de générer de l’électricité tout en ne rejetant que de l’eau. Cette technologie offre ainsi de grandes opportunités dans le développement d’un parc automobile plus durable. En cours de négociations, les objectifs européens en termes de baisse des émissions de CO2 des véhicules devraient amener à réduire de plus de 35 % les émissions des véhicules vendus en 2030 par rapport à 2020. Pour tenir ces objectifs, toutes les formes de motorisation devront être développées, dont la motorisation à l’hydrogène.
En France, le plan de déploiement de l’hydrogène dévoilé en juin dernier par Nicolas Hulot entend capitaliser sur les atouts de cette motorisation. Il pourrait alors contribuer au développement des industriels français et préparer le déploiement de transports décarbonés d’ici 2040.
Des écosystèmes de mobilité hydrogène
Ce plan prévoit pour cela un premier objectif de développement de la mobilité hydrogène fixé à 100 stations, 5000 véhicules utilitaires légers, et 200 véhicules lourds en 2023. Dans cette optique, il pourra mobiliser une enveloppe de 100 millions d’euros dès 2019 afin de déployer la filière et financer des infrastructures de stockage.
Le premier appel à projets a été annoncé officiellement vendredi 19 octobre 2018 par François de Rugy, Elisabeth Borne, ministre chargée des transports et Arnaud Leroy, Président de l’Ademe. Celui-ci doit contribuer à atteindre les objectifs d’écomobilité en favorisant « le déploiement d’écosystèmes de mobilité hydrogène ». Il vise notamment « à déployer des écosystèmes territoriaux de mobilité en constituant des flottes professionnelles pour le transport de personnes ou de marchandises. Cela peut concerner des véhicules d’entreprises, des véhicules utilitaires, des bus, des poids lourds, des navettes fluviales ou maritimes, des engins logistiques… », explique le ministère dans un communiqué.
Les projets attendus devront couvrir la maîtrise d’ouvrage relative à l’ensemble de la chaîne de l’écosystème envisagé, associant production, distribution et usages de l’hydrogène en flottes de véhicules, ajoute le gouvernement. Qu’il s’agisse de personnes morales privées ou publiques, les candidats éventuels devront déposer leur projet avant les trois dates de clôtures programmés, soit avant le 11 janvier 2019, le 3 mai 2019, ou le 8 novembre 2019 au plus tard.
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