Si les dernières centrales thermiques à charbon françaises sont censées arrêter leur activité dans les prochaines années dans le cadre des nouveaux objectifs de transition énergétique, d’autres alternatives pourraient être proposées aux territoires concernés. Après avoir ouvert la porte à une poursuite d’activité « sous conditions » en janvier 2018, le ministère de la Transition écologique et solidaire a lancé jeudi 15 mars 2018, une mission spéciale dans le but d’évaluer l’impact socio-économique de l’arrêt des usines à charbon, et de proposer des contrats de transition écologique engageant les collectivités locales et les entreprises.
Les quatre dernières centrales à charbon du territoire, à Cordemais (Loire-Atlantique) et Le Havre pour EDF, et Saint-Avold (Moselle) et Gardanne (Bouches-du-Rhône) pour le groupe allemand Uniper, proposent désormais des programmes de reconversion ou d’innovation leur permettant de réduire leurs émissions de CO2 de manière significative ou de se transformer progressivement en centrales biomasse. Reste à savoir si le gouvernement en tiendra compte ou s’il confirmera malgré tout la fermeture de ces unités de production électrique d’ici 2022 comme promis par Emmanuel Macron.
Pour l’aider à faire son choix, une mission interministérielle a été chargée jeudi 15 mars 2018, d’évaluer l’impact socio-économique de ces fermetures éventuelles. « L’objet de cette mission est d’évaluer l’impact socio-économique de l’arrêt de la production d’électricité à partir de charbon d’ici 2022 », explique le secrétaire d’Etat à la Transition écologique Sébastien Lecornu, dans une lettre consultée par l’AFP. Cette mission doit également permettre de « proposer des actions d’accompagnement tant économiques que sociales, qui trouveront leur concrétisation au travers de contrats de transition écologique sur les territoires concernés », poursuit M. Lecornu. Ces contrats de transition écologique sont censés accompagner des territoires qui ont connu des difficultés industrielles, ou qui nécessitent un accompagnement social de la transition énergétique. Ils peuvent être signés avec des établissements publics de coopération intercommunale (communautés de communes ou d’agglomération, métropoles) et offrent la possibilité aux régions, aux départements et aux entreprises locales de s’y associer.
Précisons pour finir que les centrales à charbon françaises ne représentent actuellement que 1,4% de la production d’électricité nationale, et qu’elles n’ont au final que peu d’effets sur le bilan carbone national (en comparaison au secteur des transports par exemple). L’impact économique de leur fermeture pour les territoires concernés pourrait donc être largement disproportionné en rapport aux gains environnementaux escomptés. Les conclusions de la mission sont attendues pour le mois d’avril.
Crédits photo : EDF
COMMENTAIRES
De toute façon, si nous manquons d’électricité, l’Allemagne avec ses 39 % de charbon et lignite (en 2017) de sa production totale d’électricité, pourra toujours compenser nos manques. Ce n’est pas un problème pour ce pays qui n’a pas nos états d’âme. https://www.energy-charts.de/energy_pie.htm?year=2017
Les 3 GW (3000 MW) de puissance totale des centrales au charbon ne produisent que 1,4 % de notre électricité, car elles ne sont utilisées que lors des pointes de consommation (l’hiver vers 19h, par grands froids). A ce moment, tous les autres moyens sont en fonctionnement.
Si on arrête le charbon qui produit rarement de l’électricité (quelques heures par an) car elles ne sont donc pas retables pour une aussi faible durée de production, elles risquent de manquer au moment de certaines pointes.
Et si en plus on arrêt du nucléaire, alors c’est le black-out (panne générale) assuré.
Car il ne faut pas compter sur les énergies renouvelables, qui dépendent du vent ou du soleil, pour “passer” ces pointes de consommations.
On voit là encore l’hypocrisie des pouvoirs publics en France qui s’inquiètent des émissions de ces centrales à charbon Françaises (qu’ils songent à fermer) et ne trouvent rien à redire sur l’énorme parc de centrales à charbon et lignite Allemandes, ou d’autres pays.
Je travaille dans une de ces centrales à charbon et leur fonctionnement n’est pas un fonctionnement de pointe mais de semi-base, merci de se renseigner avant de poster un commentaire. Cdt
Un renseignement : pourquoi ces centrales sont-elles toujours en fonctionnement alors que le pays exporte déjà ses surplus d’électricité ?