Si l’exploitation hydraulique de nos rivières est encadrée par des mesures de sécurité très strictes aux alentours des unités de production, elle peut parfois entraîner des variations soudaines de niveaux ou de courants potentiellement dangereuses. Garantir en permanence la sécurité des riverains et des vacanciers fréquentant leurs cours d’eau est donc devenu au fil des ans une priorité absolue pour les exploitants qui se doivent d’informer les populations concernées. Premier exploitant hydraulique de France, le groupe EDF a une nouvelle fois mobilisé cet été 2017 plus de 160 hydroguides pour sensibiliser le grand public aux risques potentiels aux abords des lacs et des cours d’eau.
Des risques en rivière minimisés mais bien réels
L’activité de production hydraulique se caractérise par une forte réactivité lui permettant de répondre de manière optimale aux fluctuations de la demande d’électricité. Un atout qui se concrétise sur le terrain par un démarrage rapide des aménagements mais peut parfois entraîner une forte variation du niveau des rivières (aspiration de l’eau en amont, et montée des eaux en aval par exemple). Les lâchers d’eau du barrage de l’Aigle en Corrèze par exemple, dont la retenue est de 225 millions de m3 d’eau, font monter le niveau de la Dordogne de 4 mètres en seulement quelques minutes.
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Les débits des cours d’eau peuvent eux aussi varier en un rien de temps en fonction de l’activité de la centrale à proximité, et les courants peuvent être très puissants par endroits, accentuant les risques d’accident pour les usagers. Sur les lacs, à proximité des barrages notamment, des zones de sécurité sont généralement délimitées par des bouées, mais au-delà, le courant peut facilement entraîner les baigneurs, les plongeurs ou tous types d’embarcations (pêcheurs, pratiquants de sport en eaux vives, etc.) et augmenter les risques de noyade ou d’isolement sur les îlots. Il est conseillé dans ce cadre de ne jamais s’éloigner des zones navigables délimitées.
Régulation de la production et signalétique
Face à ces risques potentiels pour la population, les sites les plus touristiques tentent de réguler leur production et d’adapter leur exploitation lors des saisons à forte fréquentation dans le but de permettre une cohabitation harmonieuse avec les activités touristiques de la région et de contenir ainsi les risques d’accident. De juin à septembre, la centrale hydroélectrique de Castelnau-Lassouts dans l’Aveyron par exemple, limite sa production pour permettre aux canoéistes de descendre le Lot, alors qu’au barrage de Serre-Ponçon, la plus grande retenue d’eau d’Europe située dans les Hautes-Alpes, EDF informe en temps réel le syndicat mixte d’aménagement de l’évolution de la côte du lac, qui compte cinq plages publiques.
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Le premier exploitant hydroélectrique de France, a également mis en œuvre de manière permanente, un dispositif de prévention et de sensibilisation comprenant un système de panneautage à proximité des cours d’eau et des aménagements, et l’organisation régulière de conférences d’information au sein des écoles avoisinantes. Plus de 10.000 panneaux jaunes d’avertissement ont été placés aux abords des rivières, lacs ou canaux alimentant les centrales, et des balises rouges délimitant les zones interdites à la navigation, à la pêche et à la baignade ont été installées sur les lacs à proximité des barrages. Problème, si rappeler les consignes de sécurité à respecter est ici indispensable, cette signalétique n’est pas suffisante pour décourager certains habitués des lieux ou touristes bien décidés à profiter de leurs vacances. Les risques sont encore trop souvent pris à la légère, et certaines personnes empruntent parfois des accès peu fréquentés, au risque de ne pas croiser de panneaux d’avertissement, ou tout simplement ne pas les lire.
160 hydroguides déployés pour la sécurité en aval des barrages
Pour remédier à cette situation et relayer sur le terrain ces consignes de sécurité préventives, EDF mobilise chaque été depuis près de 20 ans maintenant, une équipe de 160 hydroguides dans le cadre de la campagne d’information « Calme apparent, risque présent ». Ces étudiants, le plus souvent bilingues et recrutés à partir de bac+2, ont pour mission première d’informer, de prévenir et de sensibiliser les populations aux risques aux abords des ouvrages hydroélectriques et dans les lieux de villégiature (camping, centre de vacances, clubs de sport d’eau…), et d’assurer ainsi la sécurité à l’aval des barrages.
Ils distribuent des dépliants d’information et des livrets pédagogiques et sont présents pour rappeler les conseils élémentaires de prudence (tenir compte de la signalisation, rester sur les berges, éviter les zones ne permettant pas un repli rapide en cas de montée des eaux, ne pas laisser les enfants sans surveillance), ou répondre aux interrogations éventuelles du public. En lien direct avec l’exploitant, ils sont également chargés de relever des données statistiques pour l’analyse de la fréquentation des cours d’eau, et peuvent alerter les responsables EDF en cas de situation à risques ou de comportements dangereux.
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De son côté, EDF complète ce dispositif de sensibilisation via des prospectus, une application pour smartphones, et une communication accrue sur les réseaux sociaux.
Crédits photo : EDF
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