Le stockage de l’énergie en pleine évolution avec Sylfen - L'EnerGeek

Le stockage de l’énergie en pleine évolution avec Sylfen

La start-up Sylfen vient tout juste de remporter le Prix de l’innovation Le Monde Smart Cities dans la catégorie Energie. Une consécration pour cette entreprise grenobloise née il y a deux ans et qui en est encore au stade du développement. Mais la solution de stockage de l’énergie mise au point par la start-up a fait beaucoup de bruit : Smart Energy Hub propose d’offrir l’autonomie énergétique des bâtiments grâce à une combinaison de production d’électricité verte et à un stockage sous forme d’hydrogène. Non seulement cette nouvelle technologie ouvre des perspectives pour le secteur des énergies renouvelables, mais elle prouve aussi le dynamisme d’un secteur en pleine expansion : le stockage de l’énergie est en train de devenir un véritable enjeu. Et d’ici 2021, la mise en application de nouvelles législations énergétiques va encore changer la donne et accélérer les mutations du réseau électrique. Grâce à sa technologie innovante, Sylfen est désormais en bonne place sur ce secteur émergeant.

La nécessité du stockage de l’énergie

La transition énergétique implique la montée en charge progressive des unités de production des énergies renouvelables. Photovoltaïque, aérovoltaïque, éolien, hydrolien… autant de sources d’énergie qui sont pilotées par la nature, mais pas par l’homme. Contrairement aux sources d’approvisionnement énergétiques traditionnelles, on ne peut pas produire à la demande. Les énergies renouvelables sont par essence intermittentes, et c’est aujourd’hui un problème auquel il faut trouver une solution afin d’augmenter leur rendement énergétique et donc leur rentabilité. La question du surplus d’énergie est particulièrement délicate. S’il existe des fermes de batteries capables de stocker une partie de ce surplus, la charge maximale des batteries reste encore trop limitée pour des applications à grande échelle. Il faut donc envisager une alternative.

Plusieurs entreprises françaises et étrangères développent des solutions viables pour résoudre le problème. Et à la clé, les perspectives économiques sont importantes car le secteur des énergies renouvelables est en progression constante. Mieux : les lois pour la transition énergétique prévoient que tous les bâtiments tertiaires devront être à énergie positive dès 2021. Dans les prochaines années, le marché va donc être énorme. Et il ne s’agira pas seulement de déployer des solutions de production d’énergies renouvelables, il faudra aussi embarquer une solution de stockage de l’énergie. C’est en vue de cette échéance que Sylfen a développé la solution Smart Energy Hub.

Une solution innovante de stockage de l’énergie

La solution de stockage de l’énergie mise au point par Sylfen repose sur un système combiné qui doit permettre à un bâtiment de fonctionner en autoconsommation. Ce système se compose d’une unité de production d’électricité verte (à l’heure actuelle la solution est testée avec un équipement de panneaux solaires), des batteries de stockage et un système complémentaire qui fonctionne à l’hydrogène. Le système a été pensé pour être réversible, c’est-à-dire qu’il est capable de stocker le surplus d’énergie produite pour ensuite le réinjecter dans l’alimentation du bâtiment. Cette technologie très innovante (22 brevets ont été déposés) est issue de la recherche publique. Elle permet de stocker l’énergie produite dans des batteries. Dès qu’il y a un surplus d’énergie, l’excédent d’électricité verte est transformé en hydrogène et stocké dans des réservoirs. Cet hydrogène peut ensuite être facilement retransformé en électricité pour répondre aux besoins du bâtiment.

Pour accompagner ce dispositif technique, la solution de Sylfen est aussi basée sur plusieurs logiciels développés spécialement pour piloter les ressources énergétiques de façon optimale. L’objectif affiché est l’autonomie énergétique du bâtiment en étant capable de stocker tous les surplus d’énergie quand le bâtiment est alimenté par les énergies renouvelables. Aucune énergie produite n’est donc perdue contrairement à ce qui se passe à l’heure actuelle. Les logiciels de pilotage permettent d’avoir des bâtiments autonomes à plus de 90% en énergie.

Dans la continuité de cette infrastructure, Sylfen a également mis au point un système de complément pour éviter tout risque de pénurie. Si l’énergie risque de manquer en hiver au moment des pics de consommation, la solution développée permet de combiner le système Smart Energy Hub avec une source de production locale (le biométhane) afin de combler les besoins et d’éviter les coupures d’énergie. Avec cette solution combinée, le bâtiment est donc alimenté à 100% grâce aux énergies renouvelables.

Pour l’instant, la solution de stockage de l’énergie mise au point par Sylfen est la plus complète du marché.

Le marché des professionnels… et des particuliers

Désormais, la prochaine étape pour Sylfen est de compléter sa levée de fonds et de mettre en service un démonstrateur à échelle réduite d’ici l’été 2017. La start-up compte ensuite deux années de développement pour qualifier la solution en conditions réelles d’usage sur un vrai bâtiment. Il faut donc encore compter trois ans en tout avant de mettre sur le marché une solution aboutie. A terme, l’entreprise vise aussi bien le marché professionnel que celui des particuliers. Si la solution semble pour l’instant difficile à mettre en œuvre dans des maisons du fait de son coût, elle est en revanche parfaitement dimensionnée pour des immeubles d’habitation, et en particulier les éco-quartiers qui se développent de plus en plus sur l’ensemble du territoire français.

La solution Smart Energy Hub est aussi révélatrice du changement du modèle économique qui est en train de s’opérer sur le secteur de l’énergie. Désormais, on se dirige vers un modèle où on envisage un investissement de départ important qui permet par la suite de réduire significativement les factures d’énergie (baisse importante de l’achat d’électricité ou de gaz sur le réseau). Une fois que le système est amorti, la facture d’énergie d’un bâtiment peut être réduite de façon spectaculaire : Sylfen promet une baisse de 80% de la facture d’énergie. Sur la globalité du projet, la promesse est donc de fournir une énergie au tarif équivalent à l’achat sur le réseau, mais en gagnant en autonomie, en fiabilité et en diminuant les émissions de CO2 de manière drastique.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Bravo de parler de Sylfen (dérivé de “systèmes locaux de fourniture d’énergie”) qui est l’une des meilleures technologies existantes pleinement adaptée au marché mondial mise au point par le CEA-Liten (Grenoble) avec déjà quelques réalisations.

    L’électrolyseur haute température réversible a un rendement de 96% en mode électrolyse et 85% en mode pile fournissant électricité et chaleur selon le CEA-Liten.

    En plus de la mobilité, le recyclage du C02 peut encore améliorer l’excellent bilan.

    https://www.slideshare.net/Sylfen/sylfen-stockage-dnergie-long-terme-par-hydrogne

    Il y a déjà plus de 200.000 maisons connectées à des piles à combustible au Japon et plus de 3000 véhicules à hydrogène dans le monde dont 12 taxis parisiens avec Step ! (même si je préfère les batteries de flux pour les véhicules !)

    A suivre donc : Alstom, Air Liquide, Engie, EDF, Total, McPhy Energy, Powidian, SymbioFCell, Areva H2Gen, Atawey, Pragma, PaxiTech, Ergosup, Sylfen etc.

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  • A noter que l’Australie va annoncer mettre le cap sur l’export d’hydrogène d’origine renouvelable, ce n’est pas un petit marché notamment en Asie du Sud-Est et çà pourrait donner des idées à d’autres !

    Next week, the Australian Renewable Energy Agency is expected to announce that hydrogen projects will become one of its new investment priorities in the coming year, just as the country is being urged to seize an opportunity to maintain its status as a major energy exporter, but this time with “green” hydrogen fuels rather than coal or gas.

    http://reneweconomy.com.au/plunging-solar-wind-costs-means-green-fuel-exports-could-replace-coal-and-gas-42114/
    .

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  • Il reste à évaluer l’énergie grise et la consommation de ressources (par MWH produit) de ces types d’équipements, et le retour d’expérience pour s’en faire une idée précise, ainsi que le cout au MWh généré par rapport au MWh électrique actuel. L’article est très discret sur tous ces éléments et ressemble fort à de la publicité cachée.

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    • @ C02 : Comme plusieurs études l’ont montré, dès lors que l’on fait du stockage pour des quartiers ou immeubles on diminue les pics de consommation qui font notamment appel appel à des fossiles et le bilan énergétique et d’émissions est donc chaque fois très favorable.

      Le procédé Sylfen est d’autant plus intéressant qu’il n’y a pas de pertes, que son rendement est très élevé, qu’il n’y a pas d’émissions polluantes ni de radioactivité et qu’il peut permettre l’autonomie complète d’un quartier et plus évitant les réseaux très longues distance et relais.

      A haute température (EHT) l’électrolyse exothermique ne nécessite pas l’utilisation d’un catalyseur et l’électrolyseur est constitué d’un empilement de cellules d’électrolyse en matériaux céramiques.

      On ne voit donc pas bien, connaissant tout le cycle complet du nucléaire depuis son exploitation et la transmission sur un immense réseau électrique à entretenir avec de multiples relais techniques, matériaux, retraitements, démantèlements, non recyclage, stockage d’hyper longue durée, barrages etc, ce qui pourrait désavantager ce type de stockage longue durée recyclable et stable qui apporte électricité et chauffage et en plus peut fournir la mobilité, par rapport au cycle complet du nucléaire et alors que plusieurs études ont montré en pratique les avantages du stockage dès lors qu’il n’y a pas de perte ou le moins possible.

      Vous ne pouvez pas demander chaque fois qu’un nouveau produit est proposé que l’on fasse immédiatement le bilan complet des énergies grises jamais fait ailleurs et prétendre que c’est alors un article publicitaire. Je n’y vois qu’un article informatif et une technologie qui a beaucoup d’avantages.

      Les renouvelables ont un meilleur bilan CO2 par énergie produite par rapport au nucléaire comme maintes fois démontré et ce type de stockage emploie des matériaux courants en quantités modestes.

      Si c’est le solaire PV qui vous pose problème, le solaire hybride a un bien meilleur bilan et il est pleinement compatible avec ce procédé (322 études sur le solaire, excusez du peu !)

      Le CEA Liten a travaillé sur le sujet de l’EHT depuis plusieurs décennies, vous pouvez vous y référer pour vous en rendre compte. Ils ont de plus un retour d’expérience depuis le temps.

      Si vous y réfléchissez et avant même qu’il y ait une étude sur ce produit spécifique, il est peu probable, compte tenu de tous les éléments dont on dispose, que le bilan des énergies grises soit défavorable et ceux en conformité avec les études sur le stockage.

      Ce d’autant qu’il y a possibilité d’utiliser du biogaz et recycler du C02 comme le lien que j’avais mis plus haut (que vous n’avez pas lu comme d’hab !) et comme moi-même l’avions précisé.

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