Ne l’appelez plus la ville rose, mais la ville verte ! Depuis 2014, Toulouse a entamé un virage en matière de consommation d’électricité grâce au lancement de son Plan Lumière. La ville a largement investi dans les énergies renouvelables, et en récolte les fruits : Toulouse produit l’équivalent de 83% de l’électricité dépensée pour son éclairage public grâces aux énergies vertes. Une réussite qui renforce la volonté des pouvoirs publics de se lancer dans une stratégie énergétique de grande ampleur.
Produire de l’électricité grâce aux énergies vertes
Lorsque la mairie de Toulouse a lancé un audit pour son Plan Lumière en 2014, les résultats ont pour le moins surpris les élus. Il ressortait de l’étude que les habitants se sentaient globalement en insécurité du fait du manque d’éclairage dans certains quartiers de la ville. Oui, mais comment augmenter l’éclairage de la ville sans alourdir la facture d’électricité ? Car avec la diminution des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales et aux communes, la ville devait faire face à un double défi : améliorer la qualité de son éclairage public sans pour autant augmenter les dépenses d’énergies. Seule solution envisageable pour la municipalité, faire appel aux énergies vertes.
Depuis 2014, Toulouse s’est donc lancée dans de grands travaux afin de développer des structures de production d’énergies vertes. La ville disposait déjà d’une centrale hydroélectrique sur l’île du Ramier, mais cette seule source d’approvisionnement était insuffisante pour couvrir ses besoins. La municipalité a donc décidé de voir plus grand en construisant une seconde centrale hydroélectrique en amont de la Garonne. L’installation a été inaugurée en 2014, année de l’inauguration de la première ferme photovoltaïque de la ville située à Pech David. Grâce à ces investissements, Toulouse affiche aujourd’hui une production d’électricité issue des énergies vertes de 25,33 GWh par an.
Réduire la consommation électrique
En parallèle du développement de la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, Toulouse a mis en place un plan visant à réduire la consommation électrique de l’éclairage public. Là où certaines communes sont contraintes d’adopter des mesures drastiques comme couper l’éclairage public à certaines heures, Toulouse a décidé d’investir dans des solutions innovantes et intelligentes comme le lampadaire nouvelle génération. Ce lampadaire, mis au point par Kawantech, est muni d’un capteur de mouvements et peut donc être actionné en fonction du passage des riverains. Ces nouveaux lampadaires ont été installés à titre d’expérimentation dans certaines zones de la ville peu fréquentées la nuit. Leur fonctionnement est à la fois simple et astucieux. La nuit, entre une 1 heure et 5 heures du matin, les lampadaires fonctionnent en mode « veille » : ils éclairent très faiblement. Mais dès qu’un piéton ou une voiture passe à proximité, les capteurs dont ils sont munis permettent d’augmenter l’intensité lumineuse. Certes plus chers de 100 euros à l’achat, ces lampadaires permettent une économie annuelle d’énergie de 60% par rapport aux lampadaires classiques.
Avec la stratégie du Plan Lumière, non seulement Toulouse a amélioré son éclairage municipal, mais la ville est également parvenue à réduire sa consommation d’électricité. En l’espace de deux ans, la consommation d’électricité de la ville à baissé de 12%. Une tendance qui confirme la stratégie énergétique mise en place. Et la ville ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
2 ans d’énergies vertes et déjà un bilan positif
Toulouse affiche désormais un bilan très positif pour son éclairage public. Depuis 2015, les centrales de productions d’énergies vertes produisent l’équivalent de 83% de l’électricité consommée par l’éclairage urbain. Pour des raisons pratiques, la ville a préféré opter pour la revente de son électricité plutôt que pour l’autoconsommation. En effet, le pic de consommation étant atteint la nuit, au moment où les installations ne fonctionnent pas, et il est trop difficile et trop coûteux de stocker l’énergie produite. La ville revend donc l’intégralité de l’électricité produite par ses centrales hydroélectriques et sa ferme photovoltaïque à l’opérateur EDF. Et la commune s’y retrouve largement, cette opération lui permet de faire rentrer 500.000 euros chaque année dans ses caisses.
Prochaine étape pour Toulouse, atteindre le seuil tant convoité des 100% d’électricité issue des énergies vertes. Et entre rationalisation de la consommation électrique municipale et nouveaux projets d’infrastructures, la ville est clairement sur la bonne voie. Jouissant d’un ensoleillement annuel important, Toulouse a décidé d’investir de façon plus conséquente dans le solaire. L’idée étant de construire une ferme photovoltaïque plus grande que celle de Pech David d’ici cinq ans. Ce projet de grande envergure a pour but de doubler la capacité de production des énergies vertes de la ville. Cette ferme solaire devrait assurer 25 GWh de production à l’année, soit l’équivalent de la production actuelle des centrales hydroélectriques de la Garonne. En doublant sa capacité de production électrique, Toulouse n’affiche plus seulement l’ambition d’un éclairage public 100% vert, mais la ville espère bien couvrir, à terme, 100% de ses besoins électriques.
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