Le nouveau président américain Donald Trump, qui s’était engagé dès son investiture à éliminer les politiques non nécessaires et nuisibles tel que le plan d’action pour le climat et les eaux mis en place par Barack Obama, est passé à l’action le 2 février dernier. Il est revenu, en accord avec le congrès, sur une réglementation votée en décembre dernier et destinée à limiter le versement des déchets des mines dans les cours d’eau.
Fervent défenseur de l’industrie du charbon durant la campagne électorale, le Président Trump entend créer des emplois dans le secteur en supprimant toutes les entraves environnementales imposées à l’activité d’extraction par la « Steam Protection rule ». L’annulation de cette réglementation votée la semaine dernière et rendue possible grâce au Congressional Review Act (qui autorise le Congrès à invalider une règle votée après le 30 mai dernier avec une simple majorité), permettra de mettre fin aux restrictions qui étouffent, selon les Républicains, une industrie en berne depuis plusieurs années et auraient favorisé la disparition de millions d’emplois.
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En réalité, cette réglementation pour la protection des cours d’eau et la limitation des sources les plus polluantes, est loin d’être le premier responsable du déclin de la filière. Dans un article daté de 2013, le Washington Post rappelle que le secteur souffre avant tout de la concurrence avec le gaz naturel, bien moins cher, et que les plans de licenciements de masse auraient commencé bien avant l’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche, en raison notamment de l’amélioration des techniques d’extractions qui nécessitent moins de main-d’œuvre.
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Les sociétés qui exploitent les mines pourront donc continuer de déverser à loisir leurs déchets toxiques dans les rivières via l’utilisation de la technique d’extraction dite de « mountain top removal ». Cette technique consiste à détruire le sommet de la montagne pour atteindre les couches de charbon inférieures. Les débris sont généralement déversés dans les vallées, ce qui conduit à la contamination des rivières et des ruisseaux avec des métaux lourds et toxiques, tels que l’arsenic ou le mercure. Selon un rapport de L’ONG Appalachian Voices daté du 3 février dernier, cette technique serait déjà responsable de la destruction de 500 montagnes et de la contamination de plus de 2. 000 kilomètres de cours d’eau dans les Appalaches.
Crédits photo : Earth Justice
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