Réservées aux grandes institutions internationales comme la banque mondiale ou la banque européenne d’investissements, les obligations vertes ou “green bonds” se démocratisent et séduisent désormais aussi bien le secteur privé que les autorités publiques. Preuve de cet intérêt grandissant, la Pologne est devenue le 19 décembre dernier le premier Etat au monde à émettre des obligations vertes souveraines.
Un “green bond” est une obligation émise sous forme de dette sur le marché destinée à financer des projets générant un bénéfice environnemental ou social dans des domaines aussi variés que les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, le logement social, ou l’éducation. Contrairement aux obligations classiques qui sont levées par une entreprise pour financer ses activités en général, les green bonds sont liés à des projets spécifiques et permettent ainsi de garantir aux investisseurs la poursuite d’un objectif environnemental.
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Après les entreprises et les investisseurs institutionnels, les Etats commencent eux aussi à émettre ce type d’obligations pour financer la transition vers une économie bas carbone. La Pologne, pays pourtant adepte des centrales à charbon, a surpris la communauté internationale en devenant cette semaine le premier Etat au monde à émettre des obligations souveraines vertes. “L’intérêt pour notre émission a été très fort et cela nous a permis de l’augmenter à 750 millions d’euros par rapport aux 500 millions d’euros prévus initialement”, s’est félicité le ministère des Finances polonais, cité par l’agence PAP. “C’est assez surprenant, car la Pologne n’est pas vue comme le pays le plus ambitieux sur la question du climat”, a réagi pour sa part auprès de l’AFP Igor Shishlov, chef de projet Finance et climat à l’institut I4CE, basé en France.
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La France devrait de son côté, comme annoncé en septembre dernier par le gouvernement, lancer sa première obligation souveraine verte en 2017 pour financer des investissements écologiques, sous réserve des conditions de marché. Cette opération, estimée au total à plus de 9 milliards d’euros annuels, permettra de financer entre autres les investissements verts du troisième programme d’investissements d’avenir.
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