Si les gains potentiels de la croissance verte sont encore aujourd’hui difficilement quantifiables avec exactitude, la hauteur des économies attendues en cas de développement rapide des énergies renouvelables s’avère tout de même des plus prometteuses. Dans un nouveau rapport intitulé « Roadmap for a Renewable Energy Future« , et présenté le jeudi 17 mars dernier à Berlin, l’Irena, l’Agence internationale des énergies renouvelables, estime les économies possibles grâce aux EnR à plus de 4.200 milliards de dollars par an, soit une somme 15 fois supérieure aux dépenses effectuées pour lutter contre la pollution de l’air et le changement climatique.
Vers un doublement des capacités de production renouvelables
Si les plans d’actions nationaux cumulés nous emmènent selon les dernières prévisions à une part d’énergies renouvelables de 21 % en 2030 – contre 18 % à l’heure actuelle -, cette évolution reste largement insuffisante pour l’Irena, qui rappelle une fois de plus dans ce rapport tous les effets positifs des énergies vertes sur la croissance.
Selon l’Agence internationale, un doublement de la part des énergies renouvelables dans la production d’énergie mondiale, soit un passage de 18 % à 36 % d’ici à 2030, serait largement rentabilisé et permettrait même de réaliser des économies considérables. On parle ici de plus de 4.200 milliards de dollars par an à l’échelle mondiale.
Pour y parvenir, il faudrait investir 770 milliards de dollars par an d’ici 2030. Cela « augmenterait le coût du système énergétique mondial de 290 millions de dollars par an, mais les économies réalisées par ce doublement (grâce aux dépenses évitées sur la pollution de l’air et du changement climatique) seraient 15 fois supérieures à ce coût », estime l’Irena dans un communiqué.
Des bienfaits sociaux, économiques et environnementaux
Comme l’explique Adnan Amin, directeur général de l’Irena, ce doublement des capacités renouvelables est « non seulement la voie la plus économique, mais également celle qui procède de la plus grande conscience sociale et environnementale ». Elle permettrait en effet de créer plus d’emplois, de sauver des millions de vies et d’ouvrir le chemin pour limiter la hausse de la température mondiale à deux degrés, conformément à l’accord de Paris.
Si des efforts sont déjà en cours dans le secteur de l’électricité, où la part du renouvelable devrait atteindre 30 % d’ici à 2030, contre 23 % actuellement, la prochaine étape consistera à « s’intéresser aux transports, aux systèmes de chauffage et de climatisation », conclut Dolf Gielen, directeur de l’innovation et de la technologie à l’Irena.
Pour établir ses projections, l’agence internationale a retenu un panel de quarante pays représentant 80 % de la consommation énergétique mondiale. On retrouve parmi eux les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil, le Canada, l’Australie et la majorité des pays membres de l’Union européenne. En France par exemple, la loi de transition énergétique prévoit actuellement 32 % d’énergie d’origine renouvelable à l’échéance 2030. Un objectif insuffisant selon les projections de l’Irena, qui estime possible pour l’Hexagone d’atteindre 46 % de renouvelables à cette date.
Crédits photo : Jurgen
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