Composé à 95% d’énergies décarbonées, le système électrique français dispose de multiples ressources, renouvelables, nucléaire et fossiles, qu’il est en en partie possible de moduler en fonction des besoins et des événements climatiques. Le dernier rapport mensuel du gestionnaire de réseau RTE détaille avec plus de précision la composition du mix électrique français durant la période estivale 2015.
Augmentation de la consommation d’électricité
La hausse des températures enregistrée tout au long de l’été 2015, avec notamment des épisodes caniculaires au début du mois de juillet, a entraîné une augmentation de la consommation globale d’électricité sur la période estivale. La consommation française d’électricité a en effet atteint 34,6 térawattheures (TWh) en juillet et 31,3 TWh le mois suivant, soit respectivement 2% et 1% de plus que l’année précédente, et ce « en raison d’un recours à la climatisation plus important » pour affronter des températures plus élevées, comme le souligne RTE dans son rapport.
La consommation de la grande industrie tirée par la métallurgie et les transports ferroviaires a poursuivi sa progression (+ 1.0 %), et celle des PMI/PME et des particuliers s’est rétablie.
La production d’électricité s’est quant à elle établie à 41,7 TWh en juillet et à 38,9 TWh en août.
Des fortes chaleurs favorables aux énergies renouvelables
Si l’énergie hydroélectrique a logiquement souffert de ces fortes chaleurs, faisant chuter son niveau de production de plus de 30% par rapport à l’an passé (4 TWh en juillet et 3,4 TWh en août), ces conditions météorologiques exceptionnelles auront néanmoins profité aux énergies renouvelables intermittentes comme le solaire et l’éolien.
Les productions éolienne et solaire ont en effet augmenté de manière significative cet été par rapport à la même période en 2014, et cela grâce à ces conditions climatiques favorables et à la progression du parc installé. La filière éolienne affiche une production en hausse par rapport aux mois de juillet et d’août 2014 (+ 46 % et + 15 %). Elle a dépassé, depuis début septembre, les 10.000 MW de puissance installée.
Avec plus de 6.000 MW de puissance installée, la production photovoltaïque s’est établie sur ces trois derniers mois à un niveau largement supérieur à celui de 2014.
Mais malgré cette bonne progression, ces énergies n’ont représenté respectivement au mois d’août que 2,9% de la production globale d’électricité pour l’éolien, et 2,2% pour le solaire. Des résultats encore faibles qui s’expliquent notamment par le « facteur de charge » assez faible de ces énergies, à savoir, le rapport production / puissance installée de ces énergies fortement dépendantes des conditions climatiques.
Les énergies nucléaire et fossiles à la rescousse
Face à la faible part des énergies renouvelables dans le mix électrique estival, la France a donc mis a profit une nouvelle fois son fort potentiel nucléaire. L’énergie nucléaire reste évidemment de loin la première source de production électrique du pays avec 79,9% du total en juillet et même 82% le mois suivant, « soit la part la plus élevée observée depuis sept ans », précise RTE.
En parallèle, les pointes de consommation liées à la canicule du mois de juillet ont nécessité le recours ponctuel aux centrales de production thermiques à combustible fossile. Leur production est donc supérieure à celle observée en mai et en juin, mais reste dans tous les cas très faible au regard de la composition du mix électrique français (environ 2% de l’électricité produite).
Crédits photo : Gregory Wass
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