Le projet CHO Morcenx dans les Landes mené par Chopex, filiale du groupe Europlasma spécialisé dans les énergies propres et dont nous vous avons déjà fait suivre l’évolution dans plusieurs articles antérieurs, présente à ce jour un bilan très encourageant, mais subit encore des retards. Cette fois-ci, alors que le principe semble être maîtrisé et commence à faire ses preuves, la défaillance est due à un équipement périphérique, un transformateur électrique couplé au redresseur qui a contraint à l’arrêt complet du fonctionnement de l’installation.
Rappelons brièvement le principe Cho Power. La centrale de Morcenx, unique au monde, utilise une technologie connue de longue date mais difficile à maîtriser : la gazéification qui est ici optimisée par l’utilisation du plasma. Concrètement, l’usine utilise des déchets qu’elle soumet à de très hautes températures (de 400 à 1200 degrés) dans un environnement peu oxygéné. Les déchets sont alors directement transformés en gaz par pyrolyse et sans phénomène de combustion. Le gaz de synthèse ainsi formé est ensuite acheminé dans des moteurs à gaz afin d’actionner les turbines qui produisent l’électricité. Très difficile à maîtriser notamment à cause des températures élevées du gaz de synthèse, ce procédé a l’avantage de rejeter très peu de fumées et de dioxyde de carbone, en plus d’être renouvelable.
En raison de sa complexité technique, le projet avait rencontré à plusieurs reprises des difficultés dans la gestion du procédé, générant des retards dans sa qualification finale. Finalement, en juin 2015, la centrale a pu fonctionner à plein régime et a ainsi démontré sa capacité à atteindre ses performances maximales. Le projet a donc répondu favorablement aux exigences : une injection de déchets ou de biomasse supérieure à 8 mégatonnes par heure et une puissance par turbine supérieure à 6MWe. Le seuil obligatoire des 10 MWe lorsque tous les moteurs seront installés a donc été largement atteint.
Malheureusement, un dysfonctionnement sur un transformateur électrique a forcé la centrale à interrompre le protocole FAR (Acceptation Finale avec Réserves), une phase de tests qu’elle était en train de passer et qui sera reprise en septembre lorsque, avec l’aide du fournisseur du matériel mis en cause, le dysfonctionnement aura été compris et réglé. Dans une situation financière délicate, la direction d’Europlasma affirme de son côté faire le nécessaire pour « minimiser ou neutraliser les impacts de ce retard sur la trésorerie » et poursuit le projet CHO Tiper, la petite sœur de CHO Morcenx dont le groupe cherche à obtenir les dernières autorisations avant son lancement par sa filiale Cho Power.
Crédit photo : Cho Power
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