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La Nouvelle-Zélande va fermer sa dernière centrale à charbon

Huntly Power station _ photo FollashD’ici 2018, la Nouvelle-Zélande ne produira plus d’électricité à grande échelle à partir du charbon. Genesis Energy, principal producteur d’électricité du pays, a annoncé la fermeture de ses tranches de charbon  encore en fonctionnement à la centrale de Huntly. Ces unités de production sont les dernières du pays, devenu un modèle dans le domaine des énergies renouvelables en particulier grâce au développement de la filière géothermique.

Plus de production d’électricité à partir de charbon à grande échelle

Genesis Energy a annoncé le 6 août la fermeture des deux dernières unités de production d’électricité au charbon de Nouvelle-Zélande en décembre 2018. C’est l’entreprise elle-même qui a pris cette décision, ne suivant aucun impératif législatif particulier.

Selon Albert Brantley, Directeur général de Genesis Energy, les conditions étaient réunies pour un tel arrêt. Le développement des énergies renouvelables, les investissements dans leur raccordement au réseau, ainsi que la croissance faible de la consommation d’électricité des ménages et des entreprises permettaient une telle mesure. La fermeture a été motivée notamment par des raisons financières. Albert Brantley a affirmé que cette décision devrait mener à des économies s’élevant entre 20 et 25 millions de dollars néo-zélandais (11,9 et 14,9 millions d’euros). Ces dernières années, avec le développement de nouveaux modes de production de l’électricité à travers le pays, les deux unités charbon de la centrale étaient de moins en moins utilisées.

Lorsque la production des unités à charbon était à leur maximum, dans les années 2000, la centrale de Huntly exploitait jusqu’à 3 millions de tonnes de charbon par an et rejetait 5000 kilotonnes de CO2 dans l’atmosphère. Cela représentait 5% des émissions du pays.

Le projet de fermeture de ces deux tranches charbon est envisagé depuis 2009, en raison de leur sous-utilisation. Les émissions de la centrale ont baissé jusqu’à 2300 kilotonnes en 2015 (année financière), et devraient diminuer encore significativement après 2018.

La centrale thermique continuera de produire de l’électricité, grâce à ses unités fonctionnant au gaz naturel, environ deux fois moins émetteur de CO2 que le charbon.

Vers une électricité de plus en plus décarbonée

La Nouvelle-Zélande fait actuellement office de bon exemple dans le développement des énergies renouvelables, qui représentent 80% de son mix électrique. La fermeture des dernières unités à charbon s’inscrit dans un contexte de transition progressive vers des énergies moins polluantes pour la production d’électricité.

Le charbon occupait auparavant une place importante dans le mix électrique néo-zélandais. Il constituait en effet une solution de repli pour les années de sécheresses, lorsque l’eau était insuffisante pour faire fonctionner à leur maximum les centrales hydrauliques, qui génèrent environ 50% de la production électrique. Cependant, les investissements dans d’autres énergies renouvelables comme l’éolien, et surtout la géothermie, ont permis une indépendance vis-à-vis du charbon en devenant des solutions face aux années les plus sèches.

La Nouvelle-Zélande a beaucoup investit dans le développement de centrales géothermiques, dont la production d’électricité a doublé en une dizaine d’années. En 2014, la production d’électricité à partir de la géothermie a dépassé la production d’électricité grâce au gaz, et c’est principalement grâce au développement de cette filière que la Nouvelle-Zélande est passée de 70% d’électricité renouvelable dans son mix électrique en 2012 à 80% en 2014. Simon Bridges, le Ministre chargé de l’Energie et des Ressources, s’est félicité de cette évolution, et affirme que le pays n’en restera pas là : « La part d’électricité renouvelable de la Nouvelle-Zélande est déjà la quatrième plus importante au monde, et le rejet du charbon nous aidera à atteindre notre objectif ambitieux d’avoir 90% de l’électricité de Nouvelle-Zélande générée par le renouvelable d’ici 2025. »

Un objectif que la Nouvelle-Zélande devrait pouvoir atteindre si elle s’en donne les moyens. En effet, son potentiel de production d’électricité géothermique est très important, grâce à la nature particulière de ses sols.

Crédit photo : Follash

Rédigé par : La Rédaction

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