La Chine devrait devenir le troisième plus grand pays producteur d’énergie nucléaire au monde d’ici 2017. Elle devrait dépasser la Corée du Sud et la Russie en matière de production nucléaire d’ici la fin 2015. Selon un communiqué de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) l’empire du milieu devrait se placer devant le Japon, aux alentours de 2017, lui conférant ainsi, une place sur le podium juste derrière les Etats-Unis et la France.
Depuis l’an dernier, le gouvernement chinois s’est fixé comme objectif d’augmenter la part des combustibles non fossiles dans sa consommation d’énergie de 15% d’ici 2020 pour lutter contre le changement climatique. Cet objectif entre dans le cadre du Plan national de la Chine pour le changement climatique, s’étendant sur la période 2014-2020. « Pour aider à atteindre cet objectif, la Chine prévoit d’augmenter sa capacité nucléaire à 58 gigawatts (GW) et d’avoir 30 GW de capacité en construction d’ici 2020 », a déclaré l’AIE.
Selon l’Agence mondiale du nucléaire (AMN), la Chine continentale compte actuellement 26 réacteurs nucléaires en fonctionnement, et 24 autres sont en construction. Le gouvernement prévoit de continuer à développer sa capacité nucléaire au-delà de 2020, avec l’objectif de 150 GW de capacité d’ici 2030, et encore plus en 2050. Le pays essaye de développer des alternatives aux énergies carbonées, et compte donc sur le nucléaire pour y parvenir. De fait, la Chine souhaite réduire la pollution de son air. La Banque mondiale estime la perte économique due à la pollution à près de 6% du PIB chinois.
La Chine envisage d’être autonome dans toute la chaîne d’approvisionnement du nucléaire. Elle désire constituer des réserves stratégiques et commerciales grâce à l’achat d’uranium à l’étranger et continuer à développer sa production nationale en Mongolie intérieure (nord de la Chine centrale) et dans le Xinjiang (nord-ouest de la Chine). Des installations de retraitement du combustible devraient entrer en service d’ici 2017.
Actuellement, la totalité des équipements nucléaires chinois est importée, mais le pays est en train de concevoir ses propres réacteurs à eau pressurisée (CAP1400), grâce à un échange de savoir-faire avec Westinghouse aux États-Unis. La Chine tire également de l’expérience de sa collaboration avec les entreprises françaises du nucléaire (EDF, Areva) qui pilotent la construction du réacteur EPR de Taishan. En outre, dans le cadre de son programme d’expansion nucléaire, la Chine a signé des accords avec plusieurs pays (Roumanie, Argentine, Turquie et Afrique du Sud), en 2014, pour financer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires.
Une grande partie de la capacité nucléaire du pays est située le long de la côte est. L’accident nucléaire de Fukushima au Japon a toutefois incité le gouvernement à établir de nouvelles centrales nucléaires dans les terres afin d’éviter tout risque de tsunami destructeur.
En 2012, le pays a généré 4 994 TWh d’électricité, dont 3 785 TWh provenaient du charbon, 872 TWh de l’hydroélectricité, 147 TWh de sources renouvelables non-hydroélectriques, et seulement 97 TWh de l’énergie nucléaire.
Samuel BEDIN
Crédits photo : Rainer Lippert
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