La Société Hydroélectrique du Midi (SHEM) investit massivement dans la rénovation de ses centrales depuis 2014. L’objectif est de se préparer à l’ouverture à la concurrence que l’Etat compte mettre en place dès juillet de l’année prochaine. Pour cela, la filiale d’Engie a prévu une modernisation forte de ses installations, pour favoriser leur rentabilité mais également les rendre plus respectueuses de l’environnement.
Pour rénover ses 58 centrales et ses 12 barrages répartis dans les Pyrénées, le Massif Central et le Lot, la SHEM, filiale du groupe Engie, a déjà investi 24 millions d’euros en 2014, 27 millions en 2015 et prévoit d’ajouter 30 millions d’euros au cours l’année 2016. Ces investissements considérables sont nécessaires pour renouveler son parc hydroélectrique aujourd’hui désuet. La centrale de Saint-Géry dans le Lot qui datait de 1969, a par exemple fait l’objet d’une réhabilitation à hauteur de 6 millions d’euros. Les trois anciennes turbines du site ont été remplacées par un nouveau système de turbines couplées à des alternateurs à aimant permanent. La société a également ajouté une quatrième turbine, immergée, à la pointe de la technologie et fonctionnant avec des pales à rotation lente qui permettent le passage des poissons. Grâce à ces nouvelles installations, le site a augmenté sa production de 46%, c’est-à-dire de 8 gigawattheures par an, soit la consommation annuelle en électricité de 4 000 habitants. La centrale est également devenue plus respectueuse de l’environnement puisqu’elle est moins bruyante que l’ancien dispositif et ne consomme plus d’huile.
Mais ce n’est pas tout. La société a, en effet, également créé une Société d’Économie Mixte (SEM) avec la commune d’Uzerche, en Corrèze, pour installer une petite centrale de 0,5 mégawatt pour 2,7 millions d’euros. Parmi les autres investissements que nous pouvons citer, la SHEM a prévu un budget de 4 millions d’euros pour financer une nouvelle turbine à la centrale de Castela, sur le Tarn, pour une augmentation de sa production de 10% et a également prévu d’investir dans la microélectricité en installant des petites centrales réparties sur le Lot.
Bref, l’heure est à l’investissement et si la direction de la société a prévu de dépenser sans compter, il y a des raisons facilement identifiables. En premier lieu, comme l’exemple de la centrale de Saint-Géry le montre, bon nombre de sites avaient effectivement besoin d’un dépoussiérage, au vu de leur ancienneté. Mais la raison principale est la suivante : les trois quarts des installations de la SHEM arrivent en fin de concession. Ainsi, l’État a prévu d’ouvrir la région à la concurrence dès l’année prochaine, après le vote de la loi sur la transition énergétique prévu pour juillet 2016. Trois options principales se profilent : un appel d’offres européen, la création d’une SEM par les collectivités, en collaboration avec l’Etat et une société privée ou un prolongement des concessions que la SHEM espère récupérer.
Crédit photo :Vi..Cult…
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