Fukushima : le Japon avait sous-estimé les risques de tsunami - L'EnerGeek

Fukushima : le Japon avait sous-estimé les risques de tsunami

Des experts de l'AIEA à Fukushima en 2013 - AIEAD’après un rapport de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), les autorités japonaises et TEPCO, l’opérateur de la centrale de Fukushima-Daichi, avaient été alertés plusieurs années auparavant au sujet du risque particulièrement élevé de séisme et de tsunami dans la région. Pourtant, malgré ces avertissements, les conseils de l’AIEA n’ont pas été suivis et aucune véritable mesure compensatoire pour renforcer la sécurité de la centrale de Fukushima n’aurait été prise.

Le 11 mars 2011, un séisme de magnitude 9 se produisait au large des côtes japonaises, provoquant un raz-de-marée très important qui a frappé et gravement endommagé la centrale nucléaire de Fukushima-Daichi, au Nord-Est du pays. Aujourd’hui encore, la situation reste très préoccupante.

Plus de quatre ans après cette catastrophe, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA, agence de l’ONU chargée des questions liées au nucléaire dans le monde) vient de publier un nouveau rapport au sujet de cette catastrophe. On peut y apprendre que les autorités japonaises et l’opérateur de la centrale, TEPCO, ont sous-estimé le risque de tremblement de terre et de tsunami pouvant toucher Fukushima.

En effet, le rapport dénonce le fait qu’entre 2007 et 2009 de nouvelles techniques d’analyse avaient annoncé qu’un séisme de magnitude 8,3 toucherait le secteur de la centrale. En dépit de la multiplication des avertissements (dont ceux de l’AIEA) concernant le risque de tremblement de terre et de tsunami, aucune mesure compensatoire n’aurait été prise par TEPCO ou par les autorités japonaises pour renforcer la sécurité.

Pourtant, comme le rapporte une agence de presse japonaise (Kyodo News) qui s’est procuré le rapport, « la centrale de Fukushima-Daichi souffrait de différentes faiblesses qui n’ont pas fait l’objet d’une étude probabiliste de sûreté, comme le recommandent les standards de sécurité de l’AIEA ».

Ce comportement s’explique par la croyance en la robustesse des installations nucléaires japonaises, qui avaient déjà résisté à plusieurs séismes. La probabilité du risque n’était pas jugée assez forte par les acteurs concernés pour justifier la mise en place de véritables mesures de sécurité. En conséquence, les opérateurs se sont retrouvés démunis face à une crise touchant plusieurs unités et l’impossibilité de refroidir les réacteurs. Les procédures de TEPCO à appliquer en cas d’accident grave ne permettaient pas aux acteurs de faire face à l’improbable combinaison d’événements de mars 2011.

Ce rapport de l’AIAE vise à mettre en évidence les causes et les conséquences de cette catastrophe, pour qu’elle ne puisse pas se reproduire. Cette catastrophe humaine, écologique et technologique aurait coûté environ 300 milliards de dollars au gouvernement japonais.

Crédit photo : AIEA

Rédigé par : La Rédaction

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