C’est à Cestas, à 20 kilomètres au Sud de Bordeaux dans le département de la Gironde, qu’est actuellement construit le plus grand parc solaire d’Europe. Un projet de grande ampleur qui s’inscrit pleinement dans le cadre de la transition énergétique. La mise en service est prévue pour le mois d’octobre.
Un projet titanesque…
La centrale de Constantin, construite sur le territoire de la commune de Cestas, s’étendra sur 260 hectares. C’est l’équivalent de… 300 terrains de football. Au total, cela représente 983.000 panneaux photovoltaïques, posés sur 16.500 tables de support en acier et en aluminium, mais aussi plus de 4.000 kilomètres de câbles électriques – aériens et souterrains – destinés à acheminer l’électricité produite vers le réseau.
Actuellement, une équipe de vingt personnes pose entre 6.000 et 7.000 panneaux par jour. Le chantier est réalisé par un consortium mené par Eiffage, en partenariat avec Schneider Electric et Krinner. « Nous avons préféré prendre une technologie à la fois robuste et simple, avec des panneaux qui doivent durer une cinquantaine d’années », précise Xavier Barbaro, PDG de Neoen, le principal actionnaire du projet.
« Cela va être la centrale solaire la plus dense d’Europe et la plus compétitive. Elle produira à l’hectare quatre à cinq fois plus d’électricité que les centrales les plus récentes », ajoute-t-il. La centrale de Constantin, d’une capacité de 300 MW, permettra de produire 350 GWh d’électricité, soit l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville comme Bordeaux.
Montant total des investissements : 360 millions d’euros. L’électricité produite par la centrale solaire sera revendue à EDF pour 102 euros/MWh, un tarif subventionné par l’État mais le plus compétitif jamais atteint pour du solaire en France. En comparaison, le tarif de rachat de l’éolien terrestre s’élève à 82 euros/MWh. Un tarif que Xavier Barbaro espère atteindre dans les deux ans.
… à l’aune de la transition énergétique
Le projet de Cestas est le deuxième plus grand chantier énergétique français, derrière l’EPR de Flamanville. C’est également le seul projet de cette taille qui soit mis en place dans le secteur de l’énergie solaire en France.
Au cours de ces dernières années, en effet, les pouvoirs publics ont favorisé les centrales solaires de moindre envergure. L’objectif ? Éviter, notamment, les conflits d’usage des terrains avec l’agriculture. Ainsi, la dernière grande centrale mise en service, celle de Toul-Rosières en Meurthe-et-Moselle (115 MW), a été inaugurée par EDF en 2012…
M. Barbaro déplore par ailleurs la complexité administrative à laquelle doit se confronter la filière photovoltaïque, notamment pour ces projets de grande envergure : « Le choc de simplification n’est pas venu jusqu’à nous. Car pour des raisons assez obscures, nous ne pouvons construire en France des centrales de plus de 12 MW, ce qui nous a contraints pour ce projet à monter 25 sociétés différentes ».
La région Aquitaine pourra toutefois se réjouir d’être la mieux dotée en France en matière de capacités solaires installées, avec 770 MW répartis sur 80 parcs. « Nous ne sommes pas contre le nucléaire, conclut le PDG de Neoen, mais ce projet montre que le photovoltaïque a sa place dans le bouquet énergétique et n’est plus quelque chose d’anecdotique comme il pouvait l’être il y a encore quelques années. Nous ne sommes pas dans une mode. Le photovoltaïque s’installe aux côtés du nucléaire et de l’hydraulique ».
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