RTE (Réseau de Transport d’Electricité), filiale française autonome du groupe EDF ayant la gestion du réseau public de transport d’électricité français, projette la construction de 1.700 km de lignes électriques en mer d’ici à 2025. Ces lignes serviront entre autres à pérenniser un partenariat de production électrique Franco-Anglais et à renforcer les interconnexions électriques entre le Nord et le Sud de la Manche, en total accord avec la volonté de construire une Europe de l’énergie. Deux lignes sont notamment prévues entre la Basse-Normandie et l’Angleterre d’ici 2022. Une Basse-Normandie qui fait plus que jamais figure d’exemple an matière énergétique, puisqu’elle produit plus d’électricité tout en diminuant sa consommation annuelle.
1.700 km de lignes en mer
Le délégué Île-de France et Normandie de la filiale autonome d’EDF, Jean-Louis Muscagorry, l’a annoncé en conférence de presse à Caen le 19 mai 2015 : « Nous avons en tout 1.700 km de projets en mer. C’est bien un nouveau terrain d’action pour RTE ». Un nouveau chantier pharaonique pour RTE qui vise un achèvement de ces nouvelles lignes à l’horizon 2025.
Parmi ces lignes, deux nouvelles lignes entre la France et l’Angleterre sont prévues, dont une de 220 km entre dans le Nord Cotentin et le Sud Ouest de l’Angleterre. Cette dernière aura pour but le transport de la production hydrolienne envisagée pour 2021 au large de l’île anglo-normande d’Aurigny. On trouve le deuxième gisement hydrolien d’Europe, avec un potentiel de 3.000 à 5.000 MW selon RTE,dans la zone proche du raz Blanchard, un vivier énergétique à fort potentiel.
Avec un projet de 300 mégawatts (MW), DCNS envisage l’établissement de 150 hydroliennes dans la zone, soit assez pour fournir l’équivalent de la consommation électrique de 150.000 foyers. La mise en service de la ligne France Aurigny Grande-Bretagne (FAB), dont le coût est estimé à 700 millions d’euros, sera financé à parts égales entre RTE au son homologue anglais FabLink.
Actuellement, avec la ligne de 163 km Cotentin-Maine mise en service en 2013, RTE est en mesure de transporter 2.500 MW du potentiel hydrolien du raz Blanchard, toujours d’après M. Muscagorry. En attendant que ce potentiel hydrolien puisse être pleinement exploité, rappelons que le raz Blanchard accueillera bientôt deux fermes expérimentales (5,6 MW et 14 MW) qui seront directement reliées au réseau, sans passer par RTE.
Parmi les autres projets de la filiale d’EDF, citons une ligne entre le Calvados (Est de Caen) et la côte Sud de l’Angleterre au niveau de l’île de Wight, mais aussi la mise en service de lignes sous-marines entre la Bretagne et l’Irlande, entre la Galice et le golfe de Gascogne et entre les régions PACA et Languedoc-Roussillon (160 km). RTE prévoit également d’investir 150 millions d’euros dans le raccordement sous-marin du parc éolien offshore normand de Courseulles (450 MW). A l’horizon 2020, les six premiers parcs éoliens offshore français nécessiteront chacun la construction par RTE de 10 à 20 km de ligne sous-marine.
La Basse-Normandie : un exemple énergétique
Les projets de RTE dans la région Basse-Normandie permettre de répondre à l’augmentation et à la diversification de sa production énergétique. La filiale d’EDF vient à ce titre de publier le bilan énergétique 2014 de la région.
Les chiffres 2014 parlent d’eux-mêmes : une baisse de 7,8 % de la consommation (9 779 GWh) et une hausse de 2,4 % de la production électrique (19 100 GWh). Même si les températures clémentes de 2014 n’y sont certainement pas pour rien, il n’en reste pas moins que la Basse-Normandie produit aujourd’hui presque deux fois plus d’électricité qu’elle n’en consomme. Une surproduction permettant à ce jour à la région d’entretenir la solidarité énergétique, les régions voisines et le Royaume-Uni important le surplus.
Ce véritable exemple énergétique n’est pas le fruit du hasard. La Région s’appuie notamment sur la centrale nucléaire de Flamanville, dont la production sera renforcée par la mise en service de l’EPR. Mais pas uniquement : on constate le fort investissement fait par la région au niveau des énergies renouvelables. En attendant les hydroliennes et les éoliennes marines, la production d’origine renouvelable en Basse-Normandie représente déjà 3,5 % de la production régionale (contre 1,6% en 2013). Une production assurée par l’éolien terrestre et le photovoltaïque dont la production a respectivement augmenté de 11,7 % et de 26 %.
Pour faire face à cette hausse de production verte, RTE prévoit d’investir 35 millions d’euros en Basse-Normandie en 2015 pour financer les raccordements sous-marins entre la ferme hydrolienne du Raz Blanchard et la ligne terrestre à très haute tension 400 000 volts Normandie-Maine, et ceux entre le parc éolien offshore de Courseulles et le Calvados.
Crédits photo : Tennet
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