Après plusieurs années de planification et de retard, la Russie devrait finalement lancer sa première centrale nucléaire flottante pour le mois d’octobre 2016 dans le port sibérien de Pevek, selon les récentes déclarations du Vice-Premier ministre du gouvernement russe Dmitri Rogozine. Des propos qui annoncent la finalisation proche d’une technologie nucléaire annoncée comme étant à la fois plus sûre et moins coûteuse, et marquent la naissance d’une filière industrielle prometteuse au niveau international.
Projet vieux de plus de 15 ans et victime de nombreux retards et surcoûts, la première station nucléaire flottante avait en effet été évoquée au début des années 2000. Mais sa phase de construction n’a débuté qu’en 2007. Baptisée Akademic Lomonosov et mise en œuvre par la compagnie Rosatom, cette station prend la forme d’un navire de 144 mètres de long sur 30 mètres de large.
Comme l’explique le Vice-Premier ministre Dimitri Rogozine, « ce réacteur atomique pourra être amarré à l’infrastructure côtière, et fournir de l’énergie par câble à n’importe quelle ville d’Arctique ». Conçu comme une barge fixée le long du rivage, il s’oppose en cela au modèle développé par les chercheurs américains du MIT dont le projet concerne des centrales flottantes au large.
En chantier depuis 2007 donc pour un coût de six milliards de roubles, la station nucléaire flottante russe est de faible capacité mais très facilement manœuvrable. Remorquable, elle peut être installée en fonction des besoins, à proximité d’une ville ou d’un site industriel. Sa mise en service est actuellement prévue pour octobre 2016 dans les régions Nord-Est du pays, qui souffrent d’un manque d’énergie récurrent, et plus précisément dans le port de Pevek, ville de 4000 habitants et principal port de Sibérie Orientale.
Le gouvernement russe est en effet désireux de développer ses territoires arctiques, censés contenir d’immenses réserves inexploitées de ressources naturelles. Il cherche donc à optimiser l’approvisionnement électrique des principales villes et différents sites miniers de ces régions reculées, exclusivement alimentées par des générateurs diesel, très coûteux et polluants.
Le navire/centrale Akademic Lomonosov sera équipé de deux réacteurs KLT-40 de propulsion navale et pourra ainsi fournir jusqu’à 70 MW d’électricité et 300 MW de chaleur, soit une puissance suffisante pour répondre aux besoins d’environ 200.000 habitants. Il offre aussi la possibilité d’être employé comme usine de dessalement produisant 240.000 mètres cubes d’eau douce par jour.
Plusieurs pays ont déjà manifesté leur intérêt pour ce type d’installations comme la Chine, l’Indonésie, la Malaisie, l’Argentine ou le Canada.
Crédits photo : A. Savin; Alex Bakharev
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