Un réacteur SMR pour redonner vie à une centrale galloise ? - L'EnerGeek

Un réacteur SMR pour redonner vie à une centrale galloise ?

Trawsfynydd _RehmantIl se pourrait bien que la centrale de Trawsfynydd au Nord du Pays de Galles compose de nouveau avec l’énergie nucléaire. Cette centrale à l’arrêt depuis les années 90 semblait être tombée aux oubliettes, mais un récent rapport d’une commission parlementaire de Westminster préconise l’installation d’un « small modular reactor » sur le site de l’ancienne centrale. Ce nouveau type de réacteur pourrait à ce propos incarner, au moins en partie, le futur de l’industrie nucléaire.

 

Une politique de reconversion qui sert la transition énergétique

Mise en service en 1965 dans la charmante région du Nord du Pays de Galles, la centrale de Trawsfynydd a fourni la zone en électricité pendant plus d’une vingtaine d’années avant que ses deux petits réacteurs de 235 MW chacun ne soient arrêtés en 1991. Depuis cette date, la centrale est un plein démantèlement, un chantier qui a été confié à l’entreprise Magnox par les autorités britanniques. Près de 220 personnes travaillent sur ce chantier chaque année pour démanteler les deux réacteurs de la centrale nucléaire, mais en avril dernier Magnox a annoncé qu’elle allait se séparer de 90 employés d’ici la fin de l’année. Cette nouvelle a poussé une commission, composée de membres du Parlement chargés de l’énergie et du changement climatique, à proposer une alternative pour le site de Trawsfynydd.

Ledit rapport parlementaire fait état de la volonté d’implanter en lieu et place de l’ancienne centrale galloise un nouveau réacteur nucléaire du type SMR (« Small Modulator Reactor »). D’après la définition de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) les SMR sont des réacteurs compacts dont la puissance ne dépasse pas les 300 MW. La technologie primaire de ces réacteurs a été développée à l’origine pour les sous-marins à propulsion nucléaire. Les principaux syndicats et les politiques de la région se sont réjouis d’une telle nouvelle. « Trawsfynydd serait un endroit idéal pour ce type de technologie qui pourrait se localiser sur l’actuel site de l’ancienne centrale. Ce serait une excellente nouvelle pour l’emploi », a annoncé le député Albert Owen.

Les SMR : le futur du nucléaire ?

Un autre rapport, émanant quant à lui de l’Institut des Ingénieurs en Mécanique suggère lui aussi le site de Trawsfynydd pour implanter le futur réacteur nucléaire. A cet égard, si le projet est lancé, on pourrait voir émerger le « SMR » d’ici une dizaine d’années. Le principal atout de cette nouvelle génération de réacteur est son prix compétitif par rapport aux fermes éolienne et solaire. À noter que ces réacteurs peuvent être aussi construits en usine car il nécessite beaucoup moins de génie civil qu’une centrale classique. Les applications possibles sont multiples : ils peuvent remplacer peu à peu les centrales à combustible fossile ou encore approvisionner des zones isolées. Le coût moins élevé qu’une centrale classique pourrait d’ailleurs pousser, dans les années à venir, les pays en développement à utiliser une telle technologie. Une opportunité pour les Etats qui n’ont pas encore les moyens de se doter d’un immense réseau électrique.

Les SMR pourrait à l’avenir incarner un marché de niche, les États-Unis ont d’ailleurs consacré pratiquement un demi-milliard de dollars au développement de cette nouvelle génération de réacteur, la Chine et la Russie commencent à investir aussi dans cette technologie. Ces SMR qui sont fabriqués à la chaîne en usine peuvent être montés seul ou bien en modules assemblés pour constituer une centrale de grande puissance dite multi-modules. Les grandes puissances qui disposent d’un littoral immense, comme la Russie, ont intégré les SMR dans certains de leurs projets énergétiques. C’est le cas notamment des centrales nucléaires flottantes qui utiliseront cette technologie. Reste à savoir si l’Europe aura elle aussi sa carte à jouer dans le développement de cette nouvelle génération de réacteurs. Le Royaume-Uni sera-t-il à l’avant-garde européenne de ce futur mouvement industriel ?

Crédits photo: Rehman

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Des discours, des discours.

    La réalité, c’est que ces petits réacteurs sont très loin d’être au point et absorbent des subventions considérables de divers pays, directes et/ou indirectes.

    Au final, un coût de production qui sera supérieur à celui de l’éolien, du solaire ou de la biomasse.

    Mais aussi, une source de prolifération nucléaire dans le monde si ces réacteurs arrivent à voir le jour, avec tous les dangers que cela peut entraîner dans certaines régions instables.

    Répondre
  • @Sirius
    Je ne suis pas compétent en ce domaine, mais votre assurance montre à l’évidence que vous l’êtes.
    En quoi ces petits réacteurs sont-ils loin d’être au point ? Les réacteurs des sous-marins ou porte avions nucléaires seraient-ils loin d’être au point ?

    Pierre Yves

    Répondre

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