Comme tous les ouvrages de ce type, le barrage de Guerlédan doit fait l’objet d’importants contrôles de sûreté. Il subit, tous les dix ans, un examen technique complet. Les deux dernières fois, en 2005 et en 1995, cet examen avait été effectué à l’aide d’un robot subaquatique. Mais cette année, comme il y a trente ans, le lac de Guerlédan devra être entièrement vidé.
Barrage de Guerlédan : un ouvrage important pour la Bretagne
Le barrage hydroélectrique de Guerlédan a été mis en service en 1930. Situé sur les communes de Saint-Aignan et de Mûr-de-Bretagne, à cheval entre les départements du Morbihan et des Côtes d’Armor, l’ouvrage mesure quelque 208 mètres de long et 45 mètres de haut.
En terme de puissance installée, il représente 15 MW. Grâce à son réservoir doté d’un volume de 55 millions de m3, il permet de produire chaque année 20 GWh d’électricité, soit l’équivalent de la consommation moyenne de 15.000 habitants.
Il s’agit donc d’une source d’énergie à la fois renouvelable et relativement bon marché. A ce jour, le barrage est la quatrième source d’électricité de la Bretagne et permet à la région, située en terminaison du réseau électrique, de réduire son déficit énergétique (elle ne produit environ que 10% de l’électricité qu’elle consomme).
L’assec du lac : pourquoi, comment et quelles conséquences ?
Le lac sera vidangé progressivement dès le mois de mars. De mai à octobre, il sera à sec, ce qui permettra à EDF de réaliser d’importants travaux : entretien de la surface traditionnellement immergée, réfection de peintures, rénovation de deux vannes, etc. Montant des opérations : 4 millions d’euros.
Un batardeau pérenne sera également installé en vue de faciliter les prochaines opérations de contrôle du barrage. Il s’agit, comme l’a expliqué à Ouest France le responsable du site Olivier Le Bras, de préparer une sorte de porte qui sera plaquée contre les vannes de fond « pour pouvoir travailler au sec derrière, sans avoir à vidanger ».
Le bon entretien du site est crucial, car le barrage ne se contente pas de produire de l’électricité. Grâce à des pompages, il permet également de produire « de l’eau potable pour 40 à 50% des habitants du Morbihan » et joue par ailleurs le rôle d’écrêteur de crues : « on abaisse le niveau de 2,50 mètres, du 1er décembre au 28 février, pour réduire l’impact des crues. C’est la raison pour laquelle la vidange débute en mars ».
L’assec devrait avoir un impact sur l’écosystème. Afin de le limiter, des pêcheurs équipés de filets ont été déployés pour sauver sauver le maximum de poissons qui peuplent le lac (20 tonnes au total). Cette pêche, dite de décompression, débutera en mars à titre expérimental. Les poissons seront transportés vivants vers d’autres sites de pêche situés à proximité, ou vendus. Puis, à la fin des opérations, grâce aux financements d’EDF, 13 tonnes de poissons seront réintroduits dans le lac.
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