Si cela ne semble pas évident de prime abord à la vue des nombreuses installations encore sur site, le prototype français de réacteur surgénérateur à neutrons rapides (RNR) Superphénix, mis en service à la fin des années 80 sur le site nucléaire de Creys-Malville en Isère, est bien en phase de déconstruction depuis plusieurs années. Un chantier des plus délicats qui fait appel aujourd’hui à de nouvelles technologies innovantes en matière de démantèlement et de sécurisation des déchets radioactifs.
55% de la déconstruction du réacteur Superphénix est aujourd’hui accomplie. C’est en tous cas les chiffres communiqués récemment par la directrice du site du Creys-Malville, Véronique Bouilly (propos relayés par Ledauphine.com) lors de la présentation de ses vœux.
Ce chantier en cours depuis plusieurs années et décidé après l’arrêt définitif du réacteur en 1997, progresse à un rythme constant et a validé en 2014 une étape primordiale de son processus de démantèlement. La vidange du sodium de la cuve du réacteur a été entièrement réalisée grâce à un robot laser utilisé pour percer les tuyauteries. Une technique inédite dans un environnement radioactif et qui aura permis de récupérer plus de 450 litres de sodium encore accumulés dans l’installation.
La cuve, qui contenait à l’origine plus de 5.900 tonnes de sodium, est désormais complément vide. Le sodium a quant à lui été transformé en soude et compacté en blocs de béton entreposés dans un nouveau bâtiment dédié à cet effet. La déconstruction des parties extérieures du réacteur devraient donc pouvoir commencer en 2015.
Les travaux de déconstruction et sécurisation du site sont prévus jusqu’en 2028. En attendant, le site continue d’employer plusieurs centaines de techniciens et agent EDF. La centrale de Creys-Malville emploie à ce jour 90 salariés d’EDF et 300 prestataires. Le site a également embauché 8 agents EDF pour pallier les départs en retraite et recruté quatre apprentis. Signe que le démantèlement est aussi un secteur d’activité porteur de croissance et créateur d’emplois.
Rappelons ici que le Superphénix est un ancien prototype français de réacteur surgénérateur à neutrons rapides (RNR), d’une puissance de 1 240 MW. Mis en service en 1986, il était conçu pour produire de l’électricité et était refroidi par du sodium liquide. C’est le seul RNR à avoir atteint le seuil de production industrielle d’électricité, mais il a dû être arrêté en raison de difficultés techniques et financières.
Crédits photo : Yann Forget
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