La Ministre de Écologie, Ségolène Royal, a réaffirmé, dans un entretien accordé à l’Usine Nouvelle le 8 janvier dernier, la place de l’énergie nucléaire dans le mix énergétique français présent et futur. Convaincue qu’il faut faire preuve de pragmatisme plutôt que d’idéologie au sujet de l’atome, la ministre a déclaré que le nucléaire était « un atout évident » pour la France.
« L’énergie nucléaire est un atout, même si demeurent des questions sur la gestion des déchets et l’approvisionnement en uranium. Elle nous permet de réaliser la transition énergétique, car, comme je l’ai dit à l’Assemblée Nationale, elle assure une sécurité énergétique ».
Persuadée que la demande nucléaire doit être pensée de manière intelligente face au besoin d’un mix énergétique de plus en plus décarbonée., la Ministre de l’Écologie estime qu’il ne faut surtout pas « opposer les énergies les unes aux autres » : le nucléaire n’est à ce titre pas incompatible avec la montée en puissance des énergies renouvelables.
La Ministre s’avoue ainsi convaincue que le mix électrique français ne doit pas sortir du nucléaire : il faut « programmer la construction d’une nouvelle génération de réacteurs, qui prendront la place des anciennes centrales lorsque celles-ci ne pourront plus être rénovées ». De plus, elle affirme également ne pas avoir fixé de limitation quant à la durée de vie des réacteurs nucléaires, contrairement à ce que « voulaient les écologistes », car « ce n’est pas une bonne façon de procéder (…), certaines centrales peuvent vivre plus longtemps ».
À ce titre, le grand carénage prévu par EDF devrait permettre de prolonger la durée de vie de certains réacteurs français, grâce à un investissement de 55 milliards d’euros.
Depuis son arrivée au gouvernement en avril 2014, Ségolène Royal s’est fait l’ambassadrice du projet de loi sur la transition énergétique. Elle a notamment milité pour une réduction de 50% du nucléaire dans la consommation finale d’électricité d’ici à 2025, sans pour autant réduire la puissance du parc installée pour faire face à la hausse de la demande. Le projet de loi prévoit donc le plafonnement de la puissance nucléaire française à 63,2 GW (son niveau actuel). L’ouverture d’un réacteur doit par conséquent s’accompagner de la fermeture d’un ou de plusieurs autres, d’une puissance égale.
« Le plafonnement de la puissance nucléaire signifie que, lorsque le réacteur EPR de Flamanville dans la Manche va ouvrir, deux autres devront fermer. À ce stade, c’est Fessenheim [le plus vieux réacteur en activité en France] puisqu’il n’y a pas d’autres propositions sur la table », explique Mme Royal aux journalistes de l’Usine Nouvelle.
Quant à la méthodologie, elle précise : « c’est une opération qu’il faut bien prévoir et organiser car cela ne se fait pas du jour au lendemain. Mon projet de loi définit précisément les étapes : dix-huit mois avant la mise en service de la nouvelle centrale, EDF devra s’engager à en fermer une autre pour respecter le plafonnement, puis cela sera acté par décret ».
Crédit photo : Parti socialiste
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